JO Paris 2024 - Basket : L’histoire de la Dream Team américaine aux Jeux Olympiques
Benjamin Moubèche -
Journaliste, correspondant à San Antonio (USA)
Éperdument passionné de basket, parti vivre à San Antonio pour suivre les Spurs de Victor Wembanyama après un diplôme à l'IEJ, le regard constamment fixé sur la NBA, tant sur le terrain que sur les statistiques et les contrats.

Team USA participera aux Jeux Olympiques de Paris 2024 avec une réputation à défendre. 16 fois champions olympiques, les États-Unis n’ont été battus qu’une seule fois depuis la formation de la légendaire « Dream Team » en 1992. Ce palmarès leur confère un statut unique, grâce auquel ils sont automatiquement considérés comme favoris à chaque compétition. Retour sur l’histoire de l’ogre américain aux Jeux Olympiques.

La domination des États-Unis en basketball n’a pas son pareil dans l’histoire des sports collectifs aux Jeux Olympiques. Depuis l’apparition de la « Dream Team » en 1992, ils n’ont été battus qu’une seule fois. C’est avec un statut de favori qu’elle a construit au fil des décennies que Team USA arrive à Paris.

1992 et 1996 : La Dream Team dans toute sa splendeur

Avant 1989, les joueurs NBA ne peuvent pas participer aux Jeux Olympiques. Les États-Unis dominent alors grâce à leurs talents universitaires, avec neuf médailles d’or en onze Jeux, mais leur hégémonie est fragile. C’est leur médaille de bronze obtenue à Séoul en 1988, tandis que l’Union soviétique remporte son deuxième titre olympique, qui pousse les institutions à lever cette interdiction qui n’handicapait finalement que les Américains.

Pour reconquérir la scène internationale, le comité de sélection convainc ainsi certaines des plus grandes légendes de la NBA de participer aux Jeux de Barcelone en 1992. Michael Jordan, Magic Johnson, Larry Bird et Charles Barkley font notamment partie de la « Dream Team », généralement considérée comme la meilleure équipe de l’histoire du basket. Les stars américaines écrasent alors la compétition, remportant tous leurs matches avec un écart moyen de 44 points. La compétition contribue grandement à populariser la NBA dans le reste du monde.

Lors des Jeux de 1996 à Atlanta, Team USA renouvelle l’expérience à domicile. La nouvelle « Dream Team » inclut des joueurs de la précédente sélection comme Charles Barkley et David Robinson, des légendes comme Reggie Miller et Hakeem Olajuwon, ainsi qu’une nouvelle génération de stars NBA, dont Shaquille O’Neal et Grant Hill. Le résultat reste sans appel : encore invaincue, l’équipe roule sur la compétition. Les États-Unis créent ainsi une fracture avec les autres nations de basket.

2008 à 2016 : La Redeem Team et un nouvel élan

L’ogre américain n’est pas infaillible, il connaît des temps faibles. Aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000, avec le forfait de nombreuses stars, Team USA l’emporte de justesse contre la France en finale, marquant un léger déclin malgré son invincibilité préservée. Athènes 2004 représente son point le plus bas depuis l’ère amateur. Avec trois défaites surprenantes, malgré la présence de jeunes talents comme LeBron James, Carmelo Anthony, et Dwyane Wade, encadrés par Tim Duncan et Allen Iverson, Team USA s’incline face aux futurs champions argentins et doit se contenter de la médaille de bronze. Une véritable claque.

Comme en 1992, la réaction est immédiate. L’équipe change de manager et d’entraîneur pour retrouver l’or. La « Redeem Team » — celle qui doit « se racheter », en français — est envoyée en mission aux Jeux Olympiques de Beijing, a une mission claire. Sous la direction du capitaine Kobe Bryant, avec des LeBron James, Dwyane Wade et Carmelo Anthony plus matures, elle réunit à nouveau les meilleurs joueurs de la NBA. En demi-finales, Bryant et ses coéquipiers prennent leur revanche sur l’Argentine avant de reprendre leur trône. Cette équipe est souvent présentée comme la deuxième meilleure de l’histoire des États-Unis.

La sélection suivante conserve les cadres de l’effectif. Toujours menée par Kobe Bryant, LeBron James et Carmelo Anthony, elle s’enrichit de jeunes talents comme Kevin Durant, Russell Westbrook et James Harden. Elle domine de nouveau, éliminant une fois de plus l’Argentine et décrochant une autre médaille. En 2016, l’équipe fait place à la jeunesse. Les vétérans, comme LeBron James, cèdent la place à des étoiles montantes telles que Paul George et Jimmy Butler. Cette période marque un second âge d’or du basket américain.

2020 et 2024 : Un déclin rapidement endigué ?

Les années suivantes sont moins glorieuses pour Team USA. Elle montre ses limites lors des Coupes du Monde de 2019 et 2023. Les athlètes américains se désintéressent des Mondiaux, qui sont toujours passés au second plan pour eux, mais restent favoris. Seulement, ils repartent sans médaille, même pas de bronze. Aux Jeux Olympiques de 2020, à Tokyo, ils se font peur avec une défaite face à la France en poule — leur première aux Jeux Olympiques depuis 2004. L’effectif, malgré la présence de stars comme Kevin Durant, Damian Lillard et Jayson Tatum, est nettement plus faible que les précédents.

Pour stopper ce déclin, les États-Unis décident d’envoyer l’artillerie lourde à Paris en 2024. LeBron James, Kevin Durant et Stephen Curry, trois des plus grands joueurs de l’histoire de la NBA, sont accompagnés par de jeunes stars comme Anthony Edwards et Jayson Tatum. Le recrutement de Joel Embiid, MVP 2023 et parmi les pivots les plus dominants du monde, est censé couvrir les dernières failles du groupe. Cette équipe rappelle la légendaire « Dream Team » de 1992, réunissant plusieurs légendes et le meilleur de plusieurs générations. La concurrence est montée d’un cran, reste à voir si le résultat sera à la hauteur.

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