Auteur d’une carrière exceptionnelle, marquée par dix saisons en NBA et une bague de champion en 2012 avec le Miami Heat, Ronny Turiaf a réalisé son rêve américain en évoluant dans le meilleur championnat du monde. Une véritable prouesse alors que le français, atteint d’une grave maladie en 2005, était proche de la mort.
C’est un rêve intergénérationnel qui touche tous les basketteurs : jouer un jour dans la prestigieuse NBA, le plus grand championnat au monde. Mais pour avoir la chance d’évoluer dans la ligue fermée nord-américaine, les places sont extrêmement chères, et encore plus pour les européens. La preuve, ils ne sont que 41 français dans l’histoire à avoir rejoint une franchise outre-Atlantique, depuis que Tariq Abdul-Wahad a ouvert le bal en 1997, en signant chez les Sacramento Kings. Parmi les privilégiés, six ont même connu le bonheur de remporter le titre de champion NBA, à l’instar de Tony Parker avec les San Antonio Spurs (2003, 2005, 2007 et 2014), Ian Mahinmi avec les Dallas Mavericks (2011), ou encore Ronny Turiaf avec le Miami Heat (2012). Un véritable miracle pour ce dernier, qui a traversé des moments particulièrement difficiles avant d’arriver au sacre.
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— Equipes de France de Basket (@FRABasketball) May 31, 2022
Turiaf revient de (très) loin
La Draft 2005 de la NBA marque un tournant dans la carrière de Ronny Turiaf. Le français est sélectionné en 37ème position par l’une des équipes les plus mythiques du championnat, les Los Angeles Lakers. Alors que son rêve américain allait débuter, le pivot est très rapidement stoppé dans son élan. A l’occasion d’examens effectués par les Lakers, les médecins détectent un gonflement de sa racine aortique. Après l’avoir examiné de plus près, un cardiologue dresse un terrible constat : le tricolore a 75% de chances de mourir de sa maladie, qui se manifeste par des saignements, une perte de connaissance, suivi d’un arrêt cardiaque. De la bouche des médecins, Turiaf entend que le basket doit désormais être « le cadet de ses soucis » et qu’il a de grandes chances de ne plus pouvoir fouler les parquets pour le restant de sa vie. Une situation désastreuse pour le martiniquais, qui voit tous ses rêves de carrière aux Etats-Unis grandement compromis. Mais ce dernier ne veut pas s’avouer vaincu, et compte se donner tous les moyens, quels qu’ils soient, pour revenir sur un terrain de basket. Lors d’une conférence de presse organisée en son honneur, il déclare les larmes aux yeux : « Je ne vais pas décevoir ma famille. Je vais surmonter ça. Je reviendrai sur le parquet. Il va falloir qu’ils me tuent pour m’en empêcher ». La longue indisponibilité de Ronny Turiaf contraint les Lakers à résilier son contrat. Cependant, la franchise décide de conserver ses droits, en cas d’issue positive de son traitement. L’équipe californienne va même plus loin en payant les frais d’opération et d’hospitalisation du joueur. Plus tard, le frenchie raconte : « J’ai dit à Mitch Kupchak d’amener un maillot à l’hôpital. Il est venu me voir, et j’avais des tubes dans la gorge, un peu partout en fait. Mais je lui ai dit, « Je vais porter ce numéro 21, je te le garantis. » Il ne m’a pas cru, je le sais ». Et pourtant, il a bel et bien tenu parole. Six mois après son opération, Ronny Turiaf fait ses grands débuts en NBA avec les Lakers. Les débuts d’une grande et belle histoire, qui le mènera à la consécration suprême : une bague de champion en 2012 avec le Miami Heat.