Nadal : Les coulisses de son dernier Roland-Garros
Thibault Morlain -
Journaliste
Après s’être essayé à différents sports, Thibault se tourne vers une carrière de footballeur amateur. Au moment de faire un choix entre devenir footballeur professionnel et journaliste, les qualités ont fait pencher la balance d’un côté. Le voilà désormais au sein de la rédaction du 10 Sport, après un diplôme obtenu à l’Institut International de Communication de Paris.

Ça a longtemps été indécis, mais finalement, Rafael Nadal était bel et bien à Roland-Garros pour cette édition 2024. Cela aura toutefois été bref puisque celui qui s’est imposé à 14 reprises sur la terre battue parisienne a été éliminé dès le premier tour face à Alexander Zverev. Suite à cette défaite, une question s’est posée : Et si c’était la dernière fois qu’on voyait Nadal jouer à Roland-Garros ? Le principal intéressé n’a rien voulu officialiser à ce propos, même si la fin est proche pour lui. En attendant, on en sait plus que ce qui pourrait être son dernier Roland-Garros.

Encore et toujours embêté par des pépins physiques ces derniers mois, Rafael Nadal a finalement su revenir à temps pour disputer Roland-Garros en 2024. De quoi bien évidemment faire plaisir aux fans de l’Espagnol et du tennis en général, heureux de voir Nadal participer à son tournoi favori. D’autant plus que cette édition Roland-Garros avait possiblement une saveur particulière puisque cela pourrait être la dernière fois que le Taureau de Manacor joue à Porte d’Auteuil étant donné qu’il pourrait prochainement tirer sa révérence dans les mois à venir et donc ne pas être là en 2025. 

Nadal et une préparation modifiée pour Roland-Garros

Alors que Rafael Nadal a peut-être disputé son dernier Roland-Garros en 2024, il a décidé de changer quelques peu ses habitudes cette année. En effet, l’Espagnol est arrivé très tôt à Paris pour se préparer et s’entraîner sur la terre battue. A ce propos, Nadal a expliqué à L’Equipe : « J'avais très envie de venir à Paris pour m'entraîner, j'en avais besoin. Je pense que cela m'a aidé à me concentrer vraiment sur ce que j'avais à faire. Quand on sort d'une période difficile, le fait d'être à Roland-Garros apporte une énergie supplémentaire. Ma semaine d'entraînement a été fantastique. Bien sûr, le sport, ce sont avant tout les résultats. Mais j'accorde aussi de l'importance à d'autres choses et c'est une semaine où j'ai pris beaucoup de plaisir à jouer au tennis, je profitais de chaque instant, sans gêne ».

Nadal et la mission impossible face à Zverev ?

Il a ensuite fallu rentrer dans la compétition pour Rafael Nadal, qui n’a pas été gâté au tirage au sort. En effet, dès le premier tour de ce Roland-Garros, l’Espagnol a affronté Alexander Zverev, s’inclinant alors en 3 sets face au futur finaliste. « Je me suis dit que c’était mission impossible ? Non, non, vraiment pas. Mais le tirage au sort était mauvais. J'ignorais comment ça allait se passer. J'arrivais avec des doutes parce qu'à Rome, c'était un désastre. Mais je savais que ça allait être différent, parce que j'étais bien mieux préparé. Mais tout s'est mal goupillé pour moi : le tirage, les conditions de jeu indoor... Je ne l'ai pas dit sur le moment, après le match, parce que je pensais que ce n'était pas le moment. Zverev est un grand joueur, il est allé jusqu'en finale. Il m'aurait fallu un Zverev un peu moins bon qu'il ne l'a été. Et de mon côté, je n'ai pas profité des opportunités que j'ai eues pour changer la donne. En tout cas, l'émotion était immense, comme toujours dès que j'entre sur ce court. C'est un sentiment très difficile à décrire ».

Nadal et l’hommage de Roland-Garros

L’une des interrogations pour ce potentiel dernier Roland-Garros de Rafael Nadal aura également été l’organisation ou non d’un hommage pour l’Espagnol. Cela n’aura finalement pas été le cas. Pourquoi ? Rafael Nadal a répondu : « Le tournoi m'en a proposé un, Amélie (Mauresmo) a discuté avec mon équipe. Au début, j'ai dit : "OK, allons-y !" Mais à la dernière minute, je n'en ai pas voulu, voilà la vérité. Je comprends que Roland Garros veuille me rendre hommage en raison de ce que j'ai accompli et, vu ce que représente le tournoi pour moi, bien sûr que ce sera super. Déjà, ça m'aurait fait de la peine d'annoncer que c'était la dernière fois que je disputais le tournoi, sachant que je n'ai pas eu l'occasion de me préparer comme je l'aurais voulu. Et rien n'empêche d'attendre un an. Si l'hommage a lieu et que je suis à la retraite, je m'y rendrai comme retraité. Et si je joue encore, je serai présent. Mais comme à l'heure actuelle et avant de commencer ce Roland-Garros, je n'étais sûr de rien. J'ai préféré ne pas vivre avec l'idée qu'ils devaient me rendre hommage, parce que c'était pratiquement me forcer à ne plus jouer ici et je n'y étais pas prêt à ce moment-là ».

Nadal et le sacre d’Alcaraz

Même sans Rafael Nadal, à la fin, c’est quand même un Espagnol qui a remporté Roland-Garros. Annoncé comme le digne héritier de Nadal, Carlos Alcaraz a été sacré cette année, battant en finale Alexander Zverev. A propos de la victoire de son compatriote espagnol, celui qui a remporté 14 fois Roland-Garros a confié : « Je suis heureux pour lui et pour sa famille. C'est un joueur incroyable et une bonne personne. Pour moi, c'était le grand favori. J'estimais que si Carlos jouait à son niveau, sans être forcément incroyablement bon, il serait difficile à battre. C'est celui qui a la plus grande capacité à jouer de différentes manières. Et sur terre battue, ça fait la différence : il peut jouer de manière agressive, défendre, inverser le cours de l'échange de différentes manières. Les autres joueurs sont incroyables, mais sur terre, ils ont un peu moins d'options que lui ».

Articles liés