Dans un pays où le Nascar et l'IndyCar font littéralement parti du patrimoine, la Formule 1 a mit bien du temps à s'imposer. Mais cette année, trois Grand Prix se disputeront aux Etats-Unis. Une main mise sur le calendrier totalement inédite vu comme une opportunité pour développer la discipline.
Tout n'a pas été rose entre les Etats-Unis et la Formule 1. La mayonnaise a eu beaucoup de mal à prendre entre les deux et tout aurait même pu s'arrêter définitivement après le fiasco du Grand Prix d'Indianapolis en 2005. En 2007, la FIA avait annoncé la disparition de ce Grand Prix pour les années suivantes et les Etats-Unis se retrouvaient donc sans rien. C'est en 2012 que le paddock est revenu au pays de l'Oncle Sam pour y disputer le Grand Prix d'Austin sur un circuit tracé uniquement pour la Formule 1 et non pour l'IndyCar comme à Indianapolis. Et depuis, l'histoire d'amour perdure. Cette saison, trois Grand Prix seront disputés aux USA. Le premier à Miami ce week-end, suivi de celui d'Austin et de Las Vegas. Des circuits flambants neufs qui permettent aux stars américains de déambuler dans le paddock et de faire une sacré publicité à la Formule 1. Cela ne plait pas à tout le monde puisque des Grand Prix plus historiques en paient les frais et son éjectés du calendrier mais qu'importe pour Liberty Media, le promoteur de la F1, qui voit là une sacrée opportunité de remplir son portefeuille.
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— le10sport (@le10sport) May 5, 2023
«Une méga opportunité»
Les dirigeants d'écuries en profitent aussi comme le reconnait James Vowles chez Williams. « La meilleure façon de résumer cela est probablement de regarder mes calendriers de rendez-vous marketing. À Miami, il n’y a pas une minute de libre et c’est pour une bonne raison. C’est parce que le marché croît à un rythme exceptionnel. C’est un pays qui a adopté la Formule 1 et il suffit de regarder les chiffres de croissance pour se rendre compte que nous sommes en train de nous faire accepter là-bas. La Formule 1 apparaît désormais comme un sujet de conversation, comme un sport dont les gens veulent discuter », a-t-il confié. Frédéric Vasseur n'en pense pas moins. « Cela fait partie du développement de la F1. Clairement, je pense que l’impact le plus important sur la F1, si vous regardez les deux ou trois dernières saisons, ça a été ce qui s’est passé avec Netflix. Mais si vous parlez d’événements, Austin a été un méga événement il y a deux ans, puis nous avons eu Miami l’année dernière, et nous aurons Las Vegas cette saison, et il est vrai qu’aux États-Unis, la F1 se développe massivement. La culture aux USA est un peu différente, ce qui signifie que nous devons peut-être aussi nous adapter un peu à cela dans tous les domaines. Il ne s’agit pas seulement du spectacle ou des infrastructures pour faire un bon Grand Prix ; mais c’est une grande opportunité pour nous, car jusqu’à présent, nous étions un championnat du monde, mais 85 % de nos efforts étaient concentrés sur l’Europe. Et si nous voulons être honnêtes avec nous-mêmes, un vrai championnat doit couvrir le monde entier et l’étape que la F1 franchit aux États-Unis est une méga opportunité pour nous », a lâché le patron de Ferrari.
Un quatrième Grand Prix aux USA ?
Du côté de la Formule 1, on est très satisfait des retombées économiques et médiatiques que les Etats-Unis apportent. Stefano Domenicali, le patron de la discipline, n'exclut pas qu'un quatrième Grand Prix soit disputé en terre étasunienne. « C’est clair que chaque Grand Prix, et pas seulement aux Etats-Unis, a une personnalité, une philosophie et des types de fans différents. Je ne vois aucune sorte de cannibalisation, chaque course est différente. Je n’y vois aucun problème », a déclaré l'Italien. Pour rappel, Austin a été prolongé jusqu'en 2026, il en va de même pour Las Vegas, tandis que Miami a assuré sa présence sur le calendrier jusqu'en 2030.