F1 : Et si Grosjean était le 8 ème vainqueur ?
La rédaction

Grand espoir français en Formule 1, Romain Grosjean a réalisé un superbe Grand Prix du Canada. Le pilote Lotus termine deuxième juste derrière Lewis Hamilton, au terme d’une course calculée qui fera certainement taire ses détracteurs. Si l’Anglais est le septième vainqueur différent sur autant de Grand Prix, la logique voudrait qu’un huitième pilote s’impose à Valence lors du GP d’Europe. L’heure de Grosjean est peut-être arrivée.

Après Button, Alonso, Rosberg, Vettel, Maldonado et Webber, la victoire de Lewis Hamilton sur le circuit Gilles-Villeneuve de Montréal était presque attendue. Le septième vainqueur cette saison devance Romain Grosjean, auteur d’une course incroyable de gestion.

Grosjean sur son deuxième podium
Parti en quatrième ligne sur la grille de départ alors qu’il avait accédé de justesse à la Q3, le pilote français ne s’élançait pas dans les meilleures conditions, d’autant plus que le trio Vettel-Hamilton-Alonso avait dominé la dernière séance de qualifications. Mais Romain Grosjean avait plus d’un tour dans sa Lotus, et décidait d’une stratégie à un seul arrêt. Un pari osé, risqué mais efficace. Car après avoir abandonné dès le premier tour du GP de Monaco suite à un accrochage avec Schumacher, le Français a su attendre son heure et préserver son deuxième train de pneus pendant 50 tours ! Et comme si cela ne suffisait pas, il s’est même permis de terminer pied au plancher, grillant la politesse à Vettel et Alonso, moins tendres avec leurs pneumatiques. Deuxième de ce Grand Prix, après un premier podium au Bahreïn, Romain Grosjean a ainsi fait preuve d’une belle maîtrise, sans jamais perdre son calme, et ce malgré une pluie de critiques qui rendait sa saison de plus en plus glissante.

Un parcours semé d’embûche
Le pilote Lotus a en effet été la cible de bon nombre d'attaques verbales. Après un début de saison au point mort avec des abandons à Monaco, en Australie, en Malaisie et un accrochage en Espagne, le Genevois tardait à concrétiser les espoirs placés en lui par Eric Boullier. L’un des rares à avoir cru en lui, le directeur de Lotus-Renault n’avait pas hésité à le replacer derrière un volant et ne regrette pas son choix : « Concernant Romain, il n’y a pas d’excuse, mais juste un fait : tous les pilotes autour de lui ont fait des millions de kilomètres d’essais et de nombreuses courses avant. Il est toujours dans sa première année, alors il a le droit de faire des erreurs. Je pense qu’il fait un travail plutôt incroyable pour un pilote débutant et personne sur la grille aujourd’hui, qui a débuté sa carrière sans faire le moindre test et est monté directement à bord d’une F1, n’a fait aussi bien que lui. »

Des témoignages encourageants
Grosjean, compagnon de Marion Jollès, a donc toute la confiance de son directeur, et bénéficie même d’une belle réputation dans le cercle des pilotes. Double champion du monde, Vettelpense aussi « que Grosjean est vraiment très rapide. Il l'a prouvé en qualifications, surtout en Australie, où il était troisième sur la grille de départ. Pendant les courses, il n'a pas fait beaucoup de tours, mais il faut lui donner du temps...» Du temps c’est aussi ce que réclame Jean Alesi pour celui qui pourrait devenir l’un des plus grands pilotes français : « C’est plein de promesses mais il faut le laisser tranquille. Je sais de quoi je parle. » Les avis ne sont certes pas unanimes, mais les spécialistes tels que Fernando Alonso en sont certains : « il peut gagner un Grand Prix. » Si un huitième pilote devait poser le pied sur la plus haute marche du podium à Valence la semaine prochaine, il n’est donc pas impossible d’entendre la Marseillaise après la remise des trophées…

Eric Bethsy