F1 : Alonso, Piastri… Alpine règle ses comptes
Thibault Morlain -
Journaliste
Après s’être essayé à différents sports, Thibault se tourne vers une carrière de footballeur amateur. Au moment de faire un choix entre devenir footballeur professionnel et journaliste, les qualités ont fait pencher la balance d’un côté. Le voilà désormais au sein de la rédaction du 10 Sport, après un diplôme obtenu à l’Institut International de Communication de Paris.

Qui sera le coéquipier d’Esteban Ocon la saison prochaine ? Telle est la question à laquelle Alpine tente actuellement de répondre. En effet, l’écurie française doit faire face au départ de Fernando Alonso qui va rejoindre Aston Martin. Et alors que son baquet aurait dû revenir à Oscar Piastri, cela ne sera pas le cas. Patron d’Alpine, Laurent Rossi est alors sorti du silence sur cet énorme feuilleton. 

Bien que la saison de F1 soit encore loin d’être terminée, ça bouge déjà pour 2023. Et tout est parti de l’annonce de la future retraire de Sebastian Vettel. De quoi libérer une place chez Aston Martin, qui va revenir Fernando Alonso. L’Espagnol va donc quitter Alpine, qui doit désormais trouver le futur coéquipier d’Esteban Ocon. Alors que le plan était de confier ce rôle à Oscar Piastri, cela ne sera pas le cas. Au terme d’un incroyable imbroglio, l’Australien va finalement remplacer Daniel Ricciardo chez McLaren

« L'idée depuis le début était de garder Fernando deux ans »

Les dernières semaines n’ont donc pas été simples pour Alpine. Et à l’occasion d’un entretien accordé à L’Equipe, Laurent Rossi, patron de l’écurie française, est revenu sur ces différents événements. Tout d’abord, concernant le départ de Fernando Alonso, il a lâché : « L'idée depuis le début était de garder Fernando deux ans et de placer Oscar Piastri. On avait très vite trouvé, dès le début de saison 2022, un siège pour Piastri chez Williams en 2023. Avec Fernando, on est parti sur un deal de 1 +1, car on ne connaît jamais la limite d'une pilote de 41 ans. On l'a vu quand Michael Schumacher est revenu, ou avec la fin de carrière de Kimi Raikkonen : on peut légitimement se poser la question. (…) Jusqu'à la dernière minute, on y a cru. Il avait un contrat devant lui. Du fait du départ soudain de Sebastian Vettel, Alonso a senti que des opportunités pouvaient s'ouvrir et là, soudainement, tout s'est compliqué. Mon job n'est pas d'interpréter, mais il suffisait de 10 minutes pour signer notre contrat comme l'affirmait Fernando et ça ne s'est pas fait. Bien sûr qu'il aurait préféré deux ans mais il faut se souvenir qu'il a signé un 1 + 1 en arrivant chez nous. Et je n'étais pas là à cette époque. Mais bon vous pensez vraiment que la durée est le bon argument ? S'il passe trois ans chez Aston Martin à se traîner sportivement, vous pensez que c'est vraiment la durée qui l'a motivé ? Regardez Vettel, il en a marre et il s'en va. Ce n'est pas à moi de dire s'il part pour l'argent. Quid de son contrat chez Aston Martin ». 

Alpine tacle Piastri

Laurent Rossi s’est ensuite penché sur la nomination avortée d’Oscar Piastri chez Alpine. « Oscar Piastri a roulé de 3 700 km pour nous cette saison, il devrait en faire plus de 5 000. Il a été payé comme pilote de réserve. Il avait un accès total à nos briefings, il a travaillé sur simulateur alors j'ai du mal à comprendre qu'il puisse évoquer un manque de clarté, d'engagement de notre part. On a donné énormément à ce jeune pilote et ce depuis 2019. On lui a trouvé un siège chez Williams qui ne lui a pas plu, alors que George Russell a lui accepté de rouler trois ans dans ce baquet. Max a fait pareil avec Toro Rosso, idem pour Charles Leclerc. Ils font tous ça quand ils sortent d'une académie. Ils font leurs gammes. Avec moins de pression avant de revenir dans l'écurie qui les a formés », a-t-il expliqué. 

« On ne pensait vraiment pas qu'il partirait »

Le patron d’Alpine a finalement conclu concernant Piastri : « Oui, on a commis des erreurs techniques sur les contrats en laissant quelques portes ouvertes. On ne lui a pas ficelé les poignets. On ne pensait vraiment pas qu'il partirait. Personne ne fait ça. On n'a pas commis de faute quant à notre loyauté. On n'a pas été payé en retour. Piastri ne part pas pour une histoire de contrat signé ou pas, puisqu'il avait un contrat pour aller chez Williams comme titulaire en 2023. Il l'a refusé. C'est facile de dire qu'il n'en avait pas... C'est facile de se référer aux alinéas ou formulaires manquants, puisqu'il est arrivé avec un contrat signé chez McLaren devant le CRB (Contract Recognition Board) et qu'il a refusé de signer le nôtre. Et puis au-delà de tout, comment bloquer un pilote qui n'a pas envie de rester chez vous ? ». 

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