Alors que le Paris Saint-Germain est vivement critiqué en ce début de saison, Leonardo ne cache pas qu’il ne goute que très peu au traitement dont fait l’objet le club de la capitale sur de nombreux sujets.
On pourrait penser qu’une première place en Ligue 1 avec dix victoires en douze matchs joués et une première place en Ligue des champions ne conduiraient pas à l’éveil de critiques. Mais c'est mal connaître le Paris Saint-Germain. Programmé pour tout gagner cette saison, que ce soit en France ou en Europe, le club de la capitale française doit logiquement faire face à une exigence accrue de la part des médias et de l’ensemble des observateurs. C’est, au fond, le revers de la médaille. De ce fait, quand le PSG de Mauricio Pochettino ne se montre pas reluisant dans le jeu, quand Leo Messi n’ouvre toujours pas son compteur en Ligue 1 - malgré trois buts inscrits en trois matchs de Liguedeschampions - ou que Sergio Ramos ne voit toujours pas le bout du tunnel sur le plan médical, les critiques s’abattent très rapidement sur l’écurie parisienne.
« Il y a des gens ont envie de se faire beau en parlant du PSG »
Le PSG est un club extrême, démesuré. Démesuré dans ses ambitions parce qu’il souhaite absolument tout gagner. Mais il est aussi un club démesuré dans son traitement. À la moindre bonne performance, tout est (trop) beau. En revanche, quand les choses vont moins bien, tout devient automatiquement à jeter. La mesure n’existe pas avec les pensionnaires du Parc des Princes. Paris assume ce statut depuis des années et en est pleinement conscient, mais aux yeux de Leonardo, il y a néanmoins certaines limites à ne pas franchir. Et si l’on en croit son discours tenu ce vendredi soir en zone mixte au sortir de la victoire contre le LOSC au Parc des Princes (2-1), ces limites sont en train d’être franchies aux yeux de la direction francilienne. « Si on est trop dur avec le PSG ? C’est la manière qui me gêne. On peut dire qu’on n’est pas bien, mais on commence un peu à dépasser les limites. On ne peut par exemple pas dire que le coach ne comprend rien au foot comme entendu hier ou que les joueurs qu’on a pris sont nuls. Si j'ai entendu ça ? Oui, beaucoup. Et il y a aussi autre chose qui me gêne un peu. Je vais essayer de garder mon calme, mais il y a des gens ont envie de se faire beau en parlant du PSG. C'est une promotion personnelle. Chacun peut critiquer, dire qu’il n’aime pas. Très bien. Mais faire son auto-promotion sur notre dos, non, et c'est pour ça que je demande de calmer cela. Même si on ne joue pas comme on veut, aujourd’hui, on a 10 victoires, 1 nul et 1 défaite en championnat où on compte 10 points d’avance en tête de la L1. En Ligue des champions on a 7 points avec 2 victoires et 1 nul. Ça, c'est un fait », a lâché un Leonardo visiblement très amer contre certains observateurs. Ce discours rapporté par CulturePSG a le mérite d’être clair : le patron du secteur sportif parisien souhaite appeler au calme dans un contexte où les critiques sont de plus en plus virulents depuis quelques jours. Il faut dire qu’il y a plusieurs sujets qui fâchent dans l’actualité parisienne. Le premier d’entre-eux dure depuis le mois de juillet dernier, à savoir l’état de forme de SergioRamos. Celui qui a signé un contrat de deux ans cet été à la suite de son départ du Real Madrid n’a effectivement toujours pas disputé la moindre minute de jeu en endossant la tunique du PSG et s’entraine toujours en individuel en raison de ses soucis aux mollets. Dans ses points médicaux, Paris affirme néanmoins que le défenseur espagnol voit le bout du tunnel, mais la presse espagnole n’est pas de cet avis et n’a de cesse d’affirmer que l’état physique du natif de Camas est préoccupant. Des allégations infondées selon Leonardo, qui estime même que les médias présents de l’autre côté des Pyrénées manipulent l’opinion. « La presse espagnole dit qu'il y a un problème avec Ramos et vous jouez le jeu de la presse espagnole. Ils ont envie de dire qu’il est nul et vous aidez. Mais on savait tout, on sait où en sont nos joueurs, on le sait ! », a lâché l’italo-Brésilien, toujours dans des propos rapportés par CulturePSG.
« Pochettino avant d’arriver, c’était un top 5 et aujourd’hui, il ne comprend plus rien ? »
Autre sujet de tensions : Mauricio Pochettino. L’entraîneur argentin arrivé en janvier dernier en lieu et place de Thomas Tuchel est vivement pointé du doigt ces derniers temps malgré les bons résultats obtenus par son équipe. La raison ? Son PSG se montre peu reluisant dans le jeu, et ses succès résultent davantage d’exploits individuels que d’une réelle force collective. Près de onze mois après sa venue dans la capitale française, la patte de l’ancien entraineur de Tottenham reste difficilement perceptible au PSG tandis que sa lecture des matchs fait débat, à tel point que certains commencent à craindre que le club de la capitale soit en train de foncer dans le mur sous sa houlette. Mais là-encore, Leonardo a tenu à jouer au pompier de service. « Avec le coach, c’est trop. On le fait passer pour quelqu’un qui ne comprend rien, qui ne sait pas ce qu’est un fonds de jeu ni un système de jeu… C’est vrai il cherche, on cherche. Mais Pochettino avant d’arriver, c’était un top 5 et aujourd’hui, il ne comprend plus rien ? Mais c’est normal, il cherche la bonne manière de jouer et on est en train de le faire. On fera les comptes à la fin. Tout le monde a besoin de temps. Si on regarde les équipes qui peuvent gagner la Champions League, il y a des projets de cinq ou six ans. Au PSG, c’est normal, on est pressés nous-mêmes. On ne veut pas attendre six ans avant de bien jouer. Avec une équipe comme ça, on veut gagner dès cette année, ça, c’est sûr. Je ne dis pas qu’on va réussir, je ne sais pas, mais on a tous les moyens j'en suis convaincu. On a un coach important, un effectif important. Qu'on joue bien ou pas, on va avancer. Mais il faut du calme en général car la manière dont on parle... Il faut regarder le classement, les chiffres. Et on accepte les critiques quand même. On sait qu'on n'est pas au mieux pour tout le monde », a plaidé Leonardo dans son discours rapporté par CulturePSG. Enfin, Leonardo a tenu à mettre les choses au clair au sujet de sa recrue phare de la dernière fenêtre estivale des transferts, à savoir Leo Messi. Auteur d’un début de saison poussif en championnat, celui qu’on surnomme La Pulga s’est de surcroit blessé musculairement, vraisemblablement à l’arrière d’une cuisse. Ce petit pépin physique l’avait d’ailleurs conduit à manquer l’entraînement collectif ce jeudi, et il l’a contraint à quitter ses partenaires à la mi-temps de la rencontre contre Lille ce vendredi soir après une première période où il fut aux abonnés absents. Néanmoins, Leonardo refuse catégoriquement de s’alarmer pour le numéro 30 du PSG dans la mesure où il estime que ses difficultés actuelles sont tout à fait légitimes. « C'est un peu compliqué. Messi est arrivé et il a passé ses deux premiers mois davantage en sélection qu’à Paris avec ces histoires de trêve internationale, avec trois matches à chaque fois. Quand tu voyages autant, c’est logique qu’il y ait une gêne musculaire. C’est la même chose pour Neymar qui a fait un grand match ce soir. Il avait le sens du sacrifice, de l’envie, il est allé jusqu'au bout. C’est la même chose avec Di Maria et ce soir ils ont été décisifs. On ne parle pas de Danilo qui fait un match incroyable dans ses caractéristiques, pareil pour Gueye ou Herrera… Je ne suis pas inquiet car je vois ce qui se passe au quotidien. On veut faire croire qu’on ne sait rien, qu’on apprend les choses comme ça, qu’ils font la fête partout. Mais ce n’est pas la vérité, on sait tout ce qui se passe. Si les joueurs font quelque chose de pas bien, on parle avec eux. C'est comme ça et ça a toujours été comme ça », a expliqué l’ancien dirigeant de l’AC Milan. Bref, le moins que l’on puisse dire est que Leonardo n’a évité aucun sujet, tout en sachant qu’il a également abordé le cas de Neymar lors de son intervention en prenant sa défense face à des critiques qu'il considère comme étant injustes. Reste maintenant à savoir si cette intervention portera ses fruits, à savoir permettre au PSG de bénéficier d’un climat plus calme afin d’avancer plus tranquillement et sereinement dans cette saison où il est clairement attendu au tournant.