Devant les prud’hommes de Lille, Marcelo Bielsa s'en est frontalement pris au LOSC, réclamant près de 19M€ pour une rupture abusive de son contrat. Le club n'a pas hésité à répliquer, défendant son point de vue sur le licenciement pour faute grave de l'Argentin. De quoi donner lieu a des échanges houleux.
Licencié pour faute grave par le LOSC en 2017, Marcelo Bielsa a été amené à comparaître, ce vendredi, aux prud'hommes de Lille. Une comparution qui fait suite à plus de deux ans et demi de procédures, qui a pour but de déterminer si la notion de licenciement pour faute grave est fondée ou non et qui a donné lieu à une opposition marquée entre les différentes parties. Et pour cause, d'un côté, Marcelo Bielsa demande une indemnisation pour « rupture abusive de son contrat », à hauteur de 19M€. De l'autre, le LOSC reproche à l'Argentin d'avoir dépassé les limites de l'entendement à plusieurs reprises. Tout d'abord, en ayant refusé « d'appliquer les consignes données », ainsi qu'en ayant adopté « publiquement une attitude d'opposition systématique, de défiance et d'irrespect » à l'encontre de plusieurs membres du club, à l'instar de Gérard Lopez, ancien président, de Marc Ingla ou encore de Luis Campos, ancien conseiller du président et enfin, en ayant tenu « des propos insultants à l'encontre de plusieurs personnes du club et d'avoir empêché plusieurs salariés d'exercer pleinement leurs fonctions ». Des accusations accablantes face auxquelles MarceloBielsa ne s'est évidemment pas laissé abattre, accusant à son tour le LOSC d'un manque de respect certain envers lui.
« Ce que je veux expliquer, c'est le harcèlement que j'ai subi avant mon licenciement »
Pour prouver que son licenciement a bel et bien été abusif, Marcelo Bielsa s'est appuyé sur un pré-contrat dans lequel il est inscrit une garantie permettant au technicien argentin de toucher l'intégralité de son salaire, quelle que soit sa période d'activité. Si ce document est actuellement examiné par la justice, l'actuel entraîneur de Leeds a tout de même pris le temps d'étaler ses arguments pendant près de 45 minutes. De quoi lui laisser le temps de s'en prendre au LOSC, dans des propos rapportés par But Football Club : « J'aurais préféré ne pas parler publiquement, mais je crois qu'il y a certaines situations qu'il est intéressant que j'explique. Ce que je veux expliquer, c'est le harcèlement que j'ai subi lors des mois de septembre et octobre avant mon licenciement afin de me déstabiliser pour me pousser à la démission, saboter ma gestion et faire obstacle à mon travail, dégradant mon autorité. Campos n'a jamais voulu m'aider. C'était impossible de parler de football avec Campos, il ne parlait que de la partie commerciale, les agents de joueurs, les prix, les pourcentages, les commissions... ça ne l'intéressait pas de parler de football ». Une attaque frontale envers l'ancien conseiller du président, face à laquelle le camp du club s'est évidemment défendu.
Bielsa en victime ? Une attitude contestée !
Comme le rapporte La Voix du Nord, l'avocat du LOSC a lui aussi profité de son temps de parole pour démonter les arguments de Marcelo Bielsa. Après quoi maître Bertrand Wambeke a fait part de son optimisme dans ce dossier : « Le discours de Marcelo Bielsa était trop long pour être percutant. Il n'est pas une victime, ce n'est pas son caractère, comme tout le monde le sait. La victimisation est présentée dans le but d'obtenir la somme la plus importante possible. » L'attitude peu naturelle d'un Marcelo Bielsa habituellement explosif pourrait-elle jouer en sa défaveur ? Une chose est sûre, aucune des deux parties ne va lâcher l'affaire dans ce dossier complexe à 19M€. Complexe au point que les prud'hommes se donnent encore quelques mois avant de livrer leur verdict, qui devrait tomber le 2 juillet et sonner la fin du bras de fer entre le LOSC et Marcelo Bielsa.