Alors que cela fait maintenant 10 ans que Didier Deschamps a pris le poste de sélectionneur de l’équipe de France, l’ancien entraîneur de l’OM n’a pas toujours fait l’unanimité. Si le forfait de Karim Benzema pour le Mondial 2022 créé énormément d’interrogations, ce n’est pas la première fois qu’il entretient une relation compliquée avec un de ses joueurs, allant parfois jusqu’au clash.
Cela fait maintenant une dizaine de jours que l’équipe de France s’est inclinée face à l’Argentine en finale de la Coupe du monde 2022, mais le cas Karim Benzema fait toujours autant parler. La gestion de l’attaquant du Real Madrid par Didier Deschamps et son staff interroge. D’après Karim Djaziri, conseiller historique du Ballon d’Or en titre, Karim Benzema aurait pu jouer avec les Bleus à partir des huitièmes de finale de la compétition. Il y aurait également eu des tensions avec Didier Deschamps, ce qui ne serait pas nouveau au vu de l’historique de la relation entre les deux hommes.
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— le10sport (@le10sport) December 27, 2022
Benzema entre 2015 et 2021
Impliqué dans l’affaire de la sextape de Mathieu Valbuena, Karim Benzema n’avait plus été appelé avec l’équipe de France avant l’Euro 2021. En 2016, le joueur du Real Madrid avait confié dans un entretien à Marca que Didier Deschamps avait « cédé sous la pression d’une partie raciste de la France », pour justifier sa mise à l’écart. Dans un entretien accordé à RTL en janvier 2021, le sélectionneur des Bleus était revenu sur ces propos « déplacé, ce n’est pas le mot. Le mot juste, c’est inacceptable », avouant par la même occasion qu’il ne peut pas « oublier. Je n’oublierai jamais. » Mais Karim Benzema n’est pas le seul joueur à avoir créé des débats au Qatar. Benjamin Pavard s’est également fait remarquer, dans le mauvais sens du terme, et s’est attiré les foudres de Didier Deschamps.
Pavard en 2022
Titulaire lors de l’entrée en lice de l’équipe de France face à l’Australie (4-1), le défenseur du Bayern Munich a disparu de la circulation par la suite, Jules Koundé lui étant préféré. En cause, une contre-performance, mais également des consignes qui n’ont pas été respectées. D’après Bild, Didier Deschamps lui aurait demandé de ne pas dépasser la ligne médiane. Après quoi une conversation musclée aurait eu lieu entre les deux hommes au moment de faire le bilan de cette rencontre. Aujourd’hui, l’avenir en équipe de France du joueur âgé de 26 ans est fortement remis en question, du moins tant que Didier Deschamps en sera le sélectionneur.
Giroud en 2021
Avant cela, c’est avec Olivier Giroud que la relation a été tendue. Titulaire à la pointe de l’attaque des Bleus pendant le Mondial 2018, l’attaquant de l’AC Milan n’avait pas été retenu pour l’Euro 2021, faisant notamment les frais du retour de Karim Benzema. Une mise à l’écart qui aurait été suivie de « problèmes » entre les deux hommes, comme le révélait Romain Molina. Olivier Giroud aurait servi de bouc émissaire d’après son entourage. À 36 ans, il s’est fait remarquer au Qatar, où il a inscrit 4 buts sur l’ensemble de la compétition, tout comme Adrien Rabiot.
Rabiot en 2018
Si le milieu de terrain de la Juventus a été un titulaire indiscutable pendant la Coupe du monde 2022, il a longtemps été mis de côté par Didier Deschamps. Absent de la liste des 23, il figurait parmi les réservistes pour le Mondial 2018, mais il avait adressé une lettre à la FFF en indiquant qu’il refusait ce statut. Ce qui n’avait pas été au goût de son sélectionneur, qui ne l’avait plus appelé pendant près de deux ans.
Nasri en 2014
En 2014, c’est avec Samir Nasri que la relation avait été tendue. Non-retenu pour la Coupe du monde, la compagne de l’ancien joueur de l’OM s’en était pris au sélectionneur des Bleus sur les réseaux sociaux. Samir Nasri quant à lui avait attendu quelque temps avant de dire clairement ce qu’il pensait. Dans un entretien accordé à L’Équipe 21 en 2015, il avait déclaré que Didier Deschamps était un « hypocrite et qu’il aurait dû se comporter en tant qu’homme, et assumer ses choix, en me disant : “écoute, c’est comme ça, tu ne viens pas, t’es pas content et bien tant pis.” Mais au moins avoir une discussion en tant qu’homme. » Une cicatrice qui ne s’est toujours pas refermée pour Samir Nasri, comme il le confiait récemment sur le plateau de Canal+ : « Mon but et mon rêve était de jouer la Coupe du Monde. En plus, tu m’enlèves pour mettre Grenier et Cabella ? Je ne suis pas d’accord. Ça m’a fait très mal, même jusqu’à aujourd’hui. »
Ribéry en 2014
Cette Coupe du monde avait également été une énorme déception pour Franck Ribéry. Ce dernier avait déclaré forfait au dernier moment, annonçant sa retraite internationale dans la foulée. « Parce que je ne suis pas un tricheur. J'aurais peut-être pu aller à cette Coupe du monde, faire semblant. Mais je ne voulais pas aller au Brésil pour être sur la photo, faire de la figuration. J'ai aussi senti de la méfiance chez certains. Un lien de confiance s'est cassé. Moi, j'ai assumé ma décision. D'autres n'ont pas assumé ce qui avait été décidé. Personne ne devait plus parler sur ma blessure après mon forfait. Certains l'ont fait », a-t-il confié à ce sujet en 2019, dans une interview accordée à L’Équipe. L’ancien joueur du Bayern Munich reprochait également, sans citer Didier Deschamps, un manque de soutien pour l’obtention du Ballon d’Or 2013 : « Il y a des coéquipiers et des gens qui pèsent dans le foot français qui n'ont pas été solidaires avec moi. J'ai senti que ces gens n'auraient pas été heureux que je sois Ballon d'Or. »
Dugarry en 2018
Enfin, il n’y a pas qu’avec ses joueurs que Didier Deschamps est parfois allé au clash, mais également avec ses anciens coéquipiers. Christophe Dugarry s’est récemment fait remarquer pour ses propos envers le sélectionneur de l’équipe de France, mais les tensions ne datent pas d’hier entre les deux hommes. Avant le Mondial en Russie, alors qu’il officiait sur RMC, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux avait accusé Didier Deschamps de prendre en otage les Bleus, notamment en décidant de ne pas sélectionner Karim Benzema. « C’est fini avec lui », avait alors réagit le sélectionneur des Bleus quelques mois plus tard, dans un entretien accordé au Parisien. « Dugarry ose dire que je prends la France en otage. Cela dépasse l’entendement. Il dit ce qu’il veut, il a son émission radio. On a vécu des choses ensemble donc je sais qu’en termes d’état d’esprit, sincèrement, j’ai vu beaucoup mieux. Mais bon, ce n’est pas grave. J’ai bientôt 50 ans et je ne fais plus semblant. Si on devait se voir avec Duga, ça ne serait même pas bonjour, bonsoir. Chacun sa route, chacun son chemin. C’est clair. »