Cyclisme - Tour de France : L'Alpe d'Huez payante ? Il répond !
Alexandre Higounet

Il y a quelques jours, dans le cadre d'une discussion sur les possibilités de financement des équipes en dehors du sponsoring, dont elles sont aujourd'hui 100% dépendantes, lors du podcast Grand Plateau sur RMC, Jérôme Pineau, ancien coureur, dirigeant d'équipe et aujourd'hui consultant pour la radio, a lancé l'idée de rendre payants certains passages clés des grandes courses, à commencer par les derniers kilomètres de l'Alpe d'Huez sur le Tour de France. David Lappartient, le président de l'UCI, a répondu à cette idée.

Il y a quelque temps, à l'occasion du podcast Grand Plateau sur RMC, Jérôme Pineau avait lancé une idée pour trouver des nouvelles sources de financement pour les équipes, actuellement 100% dépendantes de leur sponsor, et donc menacées de disparition à la fin de chaque partenariat. Il l'avait exposée en détail, comme rapporté par cyclismactu.net : « Je vais en choquer certains, mais ils ont créé une étape qui va monter deux fois l’Alpe d’Huez. Privatisons donc les cinq derniers kilomètres de l’Alpe d’Huez. Faisons payer l’entrée, ayons des VIP, créons quelque chose pour gagner de l’argent ! Historiquement, le cyclisme est un sport populaire, un sport libre. Mais un sport libre où il n’y a plus de coureurs sur la route parce qu’il n’y a que deux équipes, Bahreïn et les Émirats arabes unis, est moins amusant, n’est-ce pas ? Les spectateurs viennent regarder la course pour voir vos coureurs, mais vos coureurs n’ont rien sur la feuille de revenus. C’est ce qui n’est pas juste. Des zones d’accueil sont organisées sur le Tour et dans d’autres grandes courses, mais c’est l’organisateur qui prend l’argent, pas les gens qui font le spectacle ».

« Si vous voulez faire payer le Tour de France, vous n’êtes pas rendu »

L'idée de rendre payant l'accès au bord de la route sur les endroits mythiques des grandes courses, comme les derniers kilomètres des grands cols du Tour de France, apparaît-elle réaliste ? Interrogé sur le sujet dans les colonnes de Ouest-France, David Lappartient, le président de l'UCI, a répondu sans détour, comme relayé par cyclismactu.net : « Il faut poser un cadre juridique, faire payer l’espace public en France, c’est compliqué. Et puis, je pense que les gens voudront que ça aille au coureur, in fine. Ce n’est pas impossible, mais ce serait une révolution. Si vous voulez faire payer le Tour de France, vous n’êtes pas rendu ».

Cette option représente-t-elle un réel potentiel financier ?

Plus que l'acceptation de principe qu'en aurait le public, le terrain sur lequel s'est lancé le président de l'UCI, la véritable question serait plutôt de savoir s'il existe un réel potentiel financier autour de cette idée ? Existe-t-il vraiment suffisamment d'événements dans le cyclisme pour lesquels le public serait prêt à payer pour en avoir l'accès, à un niveau tel que cela pourrait constituer une vraie source de financement à l'année pour les équipes ? Il est permis d'en douter. D'autant qu'il faudrait que les organisateurs acceptent de reverser une grande part de ces revenus aux équipes.

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