A la faveur d’une réaction de Tim Merlier, le sprinteur vedette de l’équipe Soudal-Quickstep, devant le choix de Patrick Lefévère de ne pas emmener de sprinteur pour le Tour de France afin de rester sur une équipe 100% axée sur Evenepoel, on tend à mieux comprendre l’origine du coup de froid plutôt rude mis par le boss de l’équipe belge sur Alaphilippe l’an dernier. Analyse.
Quelques heures après l’annonce du parcours du Tour de France 2024, Patrick Lefévère, le patron de l’équipe Soudal-Quickstep, fidèle à l’orientation stratégique du « Tout Evenepoel» prise depuis plusieurs mois quand bien même il l’a un peu modérée au fil du temps, a annoncé qu’il n’emmènerait probablement pas de sprinteur dans l’équipe en juillet l’an prochain, préférant concentrer les forces autour du champion belge.
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— le10sport (@le10sport) November 8, 2023
« J’ai l’intention d’avoir une bonne conversation avec Patrick Lefévère, et peut-être aussi avec Remco »
Un choix qui n’a pas manqué de faire réagir le sprinteur vedette de l’équipe Tim Merlier : « J’ai lu et entendu qu’aucun sprinteur ne devrait être autorisé à y participer et ça fait mal. Je ne suis pas vraiment d'accord avec cette décision. D’autant qu’il y a une étape de gravel au programme. Bert Van Lerberghe et moi avons toutes les qualités pour bien protéger Remco et le guider dans son placement. Certes, il y a aussi d’autres coureurs dans l’équipe qui sont capables de faire ce travail, mais notre leader n’a pas seulement besoin de grimpeurs. Regardez comment les rouleurs Jumbo-Visma mènent le peloton avec leur train, jusqu'au pied de chaque col. Je reste convaincu que me sélectionner moi et Bert serait une bonne idée pour aider Remco à remporter le Tour. Je veux aller sur le Tour. Ce n'est pas mon style de faire des scandales, mais j'ai l'intention d'avoir une bonne conversation avec Patrick Lefevere. Et peut-être aussi avec Remco ».
La confirmation du poids d’Evenepoel dans les choix de l’équipe…
La réaction de Tim Merlier tend à confirmer que la stratégie du 100% Evenepoel apparaît difficile à tenir pour l’équipe belge compte tenu du manque de fiabilité du champion belge en haute montagne, mettant d’emblée un doute sur sa capacité à lutter réellement pour le maillot jaune en juillet prochain, surtout lorsqu’il aura face à lui des coureurs comme Pogacar ou Vingegaard. Mais sa teneur en dit long aussi sur l’exercice du pouvoir au sein de la Soudal-Quickstep. Le fait que TimMerlier exprime son intention d’évoquer son cas à Patrick Lefévère mais aussi à Remco Evenepoel tend à confirmer l’importance qu’a le champion belge dans la constitution de l’équipe pour le Tour de France… De facto, cela tend aussi à confirmer que le coup de froid lancé par Lefévère sur Alaphilippe l’an dernier (il avait régulièrement pointé du doigt son manque de résultats en comparaison de son salaire), comme pour l'inciter au départ, pourrait être lié au peu d’entrain manifesté par Evenepoel sur une éventuelle présence du Français dans sa garde rapprochée en juillet (Evenepoel n'avait d'ailleurs pas cité son nom parmi les coureurs susceptibles de l’aider pour le maillot jaune lorsqu’il avait été interrogé sur le sujet au moment de l’officialisation de la signature de Mikel Landa).