NBA : Voilà pourquoi les Spurs de Victor Wembanyama ont intérêt à faire une mauvaise saison
Benjamin Moubèche -
Journaliste, correspondant à San Antonio (USA)
Éperdument passionné de basket, parti vivre à San Antonio pour suivre les Spurs de Victor Wembanyama après un diplôme à l'IEJ, le regard constamment fixé sur la NBA, tant sur le terrain que sur les statistiques et les contrats.

Malgré l’arrivée de Victor Wembanyama cet été, les San Antonio Spurs sont toujours à la dernière place de la Conférence Ouest avec un bilan de 4 victoires contre 22 défaites. Bien qu’un tel scénario soit considéré comme une catastrophe pour de nombreux observateurs, il s’avère plutôt avantageux pour la franchise texane.

Les San Antonio Spurs et Victor Wembanyama ont déjà perdu 22 matches cette saison. Ils ont l’un des pires bilans de la NBA et le pire de leur conférence. Paradoxalement, c’est plutôt une bonne chose. Voilà pourquoi.

Parce qu’il y a la draft à la fin de l’année

Le 27 juin 2024, jour de la draft NBA, est une date très attendue par les équipes plus jeunes, et en particulier celles qui perdent. En effet, le système de sélection favorise la défaite : les trois pires équipes de la ligue ont 14 % de chances d’obtenir le premier choix. En terminant parmi les derniers, les Spurs pourraient ainsi ajouter une autre grand talent à leur effectif pour accompagner Victor Wembanyama.

Outre leur propre choix à la draft, ils pourraient aussi obtenir celui des Charlotte Hornets (si celui-ci finit hors des places 1 à 14), et des Toronto Raptors (hors les places 1 à 6). Cet évènement s’annonce donc comme un moment clé dans la construction de l’équipe, juste avant qu’elle passe à l’étape suivante de son projet.

Parce qu’il est sans doute trop tard pour les playoffs

L’année dernière, l’équipe ayant réussi à se qualifier en playoffs à l’Ouest avec le moins de victoires, le Thunder d’Oklahoma City, avait remporté 40 matches. Les Spurs ont obtenu seulement quatre victoires en 26 matches cette saison. Cela signifie qu’ils devront remporter 64 % des confrontations à venir pour atteindre cette marque, qui ne serait pas nécessairement suffisante dans une Conférence encore plus relevée que celle de l’année passée. C’est un objectif qui semble irréalisable compte tenu du niveau actuel de l’équipe. Victor Wembanyama et ses coéquipiers possèdent l’une des attaques (29e) et l’une des défenses (25e) les moins performantes de la NBA depuis le début de l’exercice.

San Antonio pourrait bousculer son effectif par un transfert, mais cela ne garantirait pas une qualification en postseason. Surtout, l’acquisition d’un joueur majeur expérimenté, qui exige le sacrifice de tours de draft et de jeunes joueurs, ne semble pas correspondre à leur projet.

Parce que le développement des jeunes passe avant tout

Bien que Gregg Popovich ait affirmé avant le début de la saison que la victoire serait une priorité, il est évident que le développement des jeunes joueurs reste au premier plan cette année. Les Spurs continuent de privilégier leurs éléments les plus jeunes et les plus prometteurs, peu importe leur efficacité. Ils pourraient probablement obtenir de meilleurs résultats en changeant de cap, mais ce n’est visiblement pas l’objectif.

La direction veut bâtir autour de Victor Wembanyama, qui a tout juste 19 ans. Elle met ainsi l’accent sur les joueurs susceptibles de rester à San Antonio à long terme avec lui. Popovich évalue Wembanyama et ses autres jeunes joueurs, teste leur compatibilité et les laisse acquérir de l’expérience sur le terrain. Avec ce mode opératoire, la victoire n’est pas une priorité cette saison.

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