NBA : La réussite des Curry, une histoire de famille
Florian Barré

Le talent est bien souvent une histoire héréditaire et la famille Curry en est le parfait exemple. Le père, Dell Curry, a engendré une future légende, Stephen Curry ainsi qu’un autre garçon également en NBA - bien que moins talentueux - Seth Curry. Retour sur le parcours d’une grande lignée de basketteurs.

Premier des Curry à faire son apparition en NBA, la carrière de Dell Curry s'est jouée sur des petits riens, des choix et des hasards du destin qui auraient pu avoir leurs incidences sur la carrière de ses progénitures. Comme beaucoup d’enfants américains, Wardell de son vrai nom s’essaye très jeune à la pratique du basket. Gaucher à l'époque, il s'avère être un piètre shooteur. Il aura fallu une blessure au poignet à l'âge de 9 ans, pour qu'il passe sa mécanique de tir sur la main droite. À partir de là, le jeune Curry se met à faire mouche, devenant une machine. Mais manque de chance, à cette époque-là NCAA ne comptabilise pas encore les statistiques à 3 points. Une déception, car Dell fait du tir longue distance, son arme favorite. Il compense son manque de puissance athlétique par une adresse diabolique. De quoi passer à l'échelon supérieur en NBA avec le Jazz d'Utah qui le sélectionne en 15ème position en 1986. Drafté dans le même temps par les Baltimore Orioles, dans la grand ligue américaine de base-ball - parce que oui les Curry savent tout faire - Dell fait face à un cruel dilemme. La balle orange l'emporte... son destin, et par extension ceux de ses fils, est en marche. Il quittera Utah après une saison, en direction de Cleveland puis des Hornets où il restera 10 ans. À l’heure actuelle, il demeure toujours le recordman de la franchise en termes de matches joués, de tirs à 3-points tentés et réussis et de pourcentage à 3-points. Finalement, après un court passage à Milwaukee et une fin de carrière à Toronto, Dell n’a jamais remporté de titre NBA, laissant ce bonheur à son premier fils.

Stephen Curry, l’enfant prodige

Tout à commencer il y a maintenant plus de 28 ans, à Akron, lieu de naissance d'un certain LeBron James, l'aîné des fils Curry voit le jour. Enfant, il est petit et menu, bien loin des monstres qui se développent en parallèle. Son physique ne lui offre que peu d’opportunités de montrer ses talents en NCAA. C’est en se tournant vers une université moindre - celle des Wilcats de Davidson - qu’il a finalement pu montrer l’étendue de son art, pouvant dégainer de n’importe quel endroit du terrain. Il y reste trois saisons et termine meilleur marqueur NCAA lors de la dernière. Viens donc le moment de rejoindre la NBA, à l’instar de son prédécesseur. Drafté en 7ème position par les Golden State Warriors en 2009, il réalise une saison rookie particulièrement aboutie avec 17.5 points pour 36.2 minutes par match en moyenne. La suite on la connait, Stephen Curry est devenu 4x Champion NBA depuis, remportant aussi deux titres MVP dont un à l’unanimité (1re et seule fois de l’histoire de la NBA). En plus d’avoir été MVP des finales en 2022, il a connu neuf sélections All-Star et est le recordman du plus grand nombre de 3 points rentrés dans l'histoire de la NBA, saison régulière et playoffs compris. En somme, une carrière légendaire, qui n’est même pas encore terminée.

Seth Curry, dans l’ombre de son aîné

À l’époque où Stephen fait ses débuts en NBA, son petit frère Seth entre en NCAA en 2008 avec les Liberty Flames. Dans cette faible équipe, le plus jeune Curry fait ses stats et termine l'année avec 20 points de moyennes. Malheureusement dans l’ombre de Kyrie Irving et Austin Rivers lorsqu’il est transféré à Duke, il n’aura pas eu le temps de jeu escompté mais se présente tout de même à la Draft NBA 2013. Aucune équipe ne choisit de miser sur Seth pendant la soirée. Le meneur de 1m88 a un nom de futur MVP, sans doute trop lourd à porter, à moins que ses années NCAA n'aient pas suffit à convaincre la NBA. L'histoire aurait pu s'arrêter là mais en août 2013, les Warriors décident de lui faire confiance et le signent pour un contrat non-garanti. Il joue quelques matchs de pré-saison mais n'aura pas la chance de jouer un match officiel avec son frère Stephen. En octobre, il est coupé par Golden State. Après une saison en G League, il tape dans l’oeil des Grizzlies qui lui permettent de jouer son premier véritable match NBA. Il jouera ce soir-là durant... quatre minutes pendant lesquelles il ne touchera même pas le ballon. Il est finalement coupé le jour même et retourne à Santa Cruz en G League. Il signera plus tard un contrat de 10 jours avec Cleveland mais ne prendra part qu'à une seule rencontre... durant laquelle il marque son premier panier dans la ligue, un 3-points, un symbole dans cette famille. Après avoir été baladé durant plusieurs années entre la NBA et ses ligues mineures, il rejoint Sacramento en 2015, où il jouera peu. Direction Dallas, puis Portland, puis de nouveau Dallas, puis Philadelphie et enfin Brooklyn, où il joue depuis deux saisons avec un rôle de remplaçant, bien loin des gloires de son grand frère Stephen.

Dell, Stephen, Seth… quel bilan tirer ?

Tous trois ont suivi des parcours totalement différents pour se faire leur place dans la grande Ligue. Dell Curry est un bon joueur NBA, qui restera dans les mémoires pour sa longévité au sein de la franchise des Charlotte Hornets. Son fils aîné, Stephen Curry est le plus grand talent de sa famille, double MVP, son talent n'est plus à prouver. Enfin, Seth possède le parcours le plus compliqué, soumis à son propre héritage familial, à force de travail, il s'impose en NBA. Tous sont travailleurs mais n'ont pas le même talent. Il est pourtant beau de voir que, malgré les différences de reconnaissance, la famille reste irrémédiablement soudée.

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