Tennis : Les petits tournois menacés par les exhibitions, un circuit en danger
Alexis Poch -
Journaliste
Titulaire d'un Master en journalisme sportif, je suis tombé amoureux du tennis dès l'enfance et j'ai toujours aimé lire les belles histoires de ce sport. Aujourd'hui, je souhaite les raconter, profiter de ma passion à fond et être au plus proche des as du circuit.

Alors que des rumeurs autour de la création d'un circuit premium ont commencé à émerger ces derniers mois, une sorte de calendrier spécial avec seulement les plus grands tournois, les voix des petits tournois veulent se faire entendre face à un autre problème inquiétant : les exhibitions. Celles-ci commencent à prendre une place importante dans le calendrier d'aujourd'hui puisque ce week-end par exemple, l'UTS est une nouvelle fois à l'honneur en même temps que le tournoi de Marseille, un ATP 250. Et ça ne plaît pas.

Très réputé sur le circuit pour ses qualités d'entraîneur, de propriétaire d'une grande académie dans le sud de la France, Patrick Mouratoglou a même envie d'apporter sa touche au tennis en créant de nouvelles règles. Depuis la pandémie, le Français a mis au point une série d'exhibitions qui commencent à prendre plus de place : l'Ultimate Tennis Showdown (UTS). Créée en 2020, c'est une petite compétition sous forme de quart-temps chronométrés sans jeux mais juste avec des points et plusieurs bonus peuvent être activés.

Une compétition qui prend de la place

Créée à l'arrêt du circuit en 2020, l'UTS est revenue en 2023 sous la forme d'un mini-championnat en quatre étapes qui voient certains grands noms du tennis actuel se battre pour une exhibition. Ce week-end, c'est à Oslo que Patrick Mouratoglou a posé ses valises et il a la chance d'avoir convaincu Casper Ruud, Holger Rune, Dominic Thiem mais aussi Gaël Monfils de venir jouer là-bas. Autant de joueurs qui auraient pu décider de venir jouer à Marseille cette semaine, ce qui est bien dommage pour le circuit principal.

Le tennis en souffrance ?

Invité à s'exprimer sur l'annonce récente d'une exhibition en octobre prochain, Jean-François Caujolle, directeur de l'ATP 250 de Marseille, a d'ailleurs tenu à faire passer un message. « On voit aussi qu'il y a en fin de semaine une étape de l'UTS à Oslo, avec certains joueurs qui auraient pu venir à l'Open 13. Et ça m'offusque, oui... Quel est l'intérêt du promoteur Mouratoglou ? Pour moi il ne promeut pas le tennis. Il promeut ses propres intérêts, c'est tout. C'est bien dommage » assure-t-il à L'Equipe.

Des rumeurs bien réelles

Puisque les ATP 500 et les Masters 1000 sont pour la plupart protégés avec une autorisation pour les joueurs de s'y rendre s'ils en ont la possibilité, les petits tournois deviennent donc des cibles faciles pour l'Arabie saoudite par exemple. Jean-François Caujolle a confirmé que la tendance était plutôt à une envie de travailler avec ce nouvel acteur pour l'ATP mais aussi que les rumeurs d'un nouveau circuit sont bien réelles. L'avenir du tennis est donc en danger...

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