Djokovic marque l’histoire, il craint le pire
Jean de Teyssière

Dimanche dernier, Novak Djokovic a remporté Roland-Garros face à Casper Ruud (7-6, 6-3, 7-5), et son 23ème Grand Chelem, un record dans l'histoire du tennis. Désormais seul en piste, Roger Federer ayant pris sa retraite et Rafael Nadal étant blessé longtemps, la route est libre pour remporter Wimbledon et l'US Open et faire le Grand Chelem. Mais attention à ne pas trop le dire puisque Boris Becker, son ancien entraîneur, prévient Djokovic. 

Vainqueur de Roland-Garros pour la troisième fois de sa carrière, Novak Djokovic a fait la moitié du chemin concernant le Grand Chelem calendaire. Il ne lui reste plus qu'à gagner Wimbledon et l'US Open pour réaliser pareil exploit. Déjà, en 2021, il avait été en course pour remporté le Grand Chelem doré, avec les Jeux Olympiques au mois d'août. Mais ses défaites en demi-finales des JO de Tokyo et en finale de l'US Open avaient mis fin à ce rêve. Mais le rêve revient. 

« Il devrait uniquement se concentrer sur Wimbledon »

Sur Tennis Channel, Novak Djokovic avait évoqué ce rêve de faire le Grand Chelem, après sa victoire en demi-finale de Roland-Garros face à Carlos Alcaraz : « Je ne veux pas parler du Grand Chelem calendaire. J'en suis encore loin, mais si je gagne dimanche, ce ne sera peut-être pas si loin que ça. J'aimerais avoir une nouvelle chance de faire le Grand Chelem à New York. Bien sûr, je dois déjà gagner Wimbledon, ce qui est une tout autre montagne à gravir. Mais le fait d'avoir gagné les quatre derniers Wimbledon me donne beaucoup de confiance et j'attends cela avec impatience. J'adore jouer là-bas, c'est le tournoi rêvé, il l'a toujours été pour moi.Si c'est le cas, j'aimerais avoir la chance à nouveau d'entrer dans l'histoire à New York. J'ai manqué cette occasion il y a deux ans. Mais j'ai ressenti l'amour des New-Yorkais, de toutes les personnes présentes. »

« Je pense que c'est une erreur de parler trop fort des gros objectifs »

Boris Becker, l'ancien entraîneur de Novak Djokovic lui déconseille vivement d'afficher cette ambition en public, dans des propos retranscrits par Eurosport : « Ce serait une erreur, de sa part, de rendre son objectif de Grand Chelem évident dès maintenant, parce qu'on sait ce qui s'est passé la dernière fois : il en avait gagné trois, il est arrivé en finale du quatrième et n'a pas pu supporter la tension à son paroxysme. C'est la raison pour laquelle il devrait uniquement se concentrer sur Wimbledon. Le gars veut battre les records. Je ne sais pas lequel d'ailleurs il peut encore battre, le Grand Chelem calendaire est peut-être le seul encore extraordinaire. C'est sûr à 100 % qu'il y pense, mais j'espère qu'il n'en parlera pas et essaiera juste de gagner Wimbledon, et puis l'US Open arrivera assez tôt. En tant qu'athlète, je pense que c'est une erreur de parler trop fort des gros objectifs, d'informer le public de ce que vous visez. En parler longtemps après une victoire, ça va, mais avant, c'est souvent une erreur, souvent on ne gagne pas ensuite. Régnez en silence, entraînez-vous et gagnez, et ensuite vous pourrez parler de votre victoire pendant des semaines. »

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