«J'ai honte pour Clermont», le club d'Urios se fait dézinguer
Jean de Teyssière

Sébastien Vahaamahina, le deuxième-ligne de l'ASM Clermont Auvergne a dû mettre fin à sa carrière suite à une dixième commotion cérébrale en six ans. L'ancien international français est très remonté contre la direction clermontoise. Selon lui, elle n'assume pas ses responsabilités, notamment car elle n'a pas assez encadré les joueurs ayant subi une commotion.

Dans un entretien accordé au journal L'Équipe, Sébastien Vahaamahina est revenu sur ce choc le 10 décembre dernier face aux Stormers en Champions Cup. Victime d'une fracture du nez et d'une commotion cérébrale, il n'a pas porté le maillot de Clermont depuis. Il raconte les terribles jours qu'il a du vivre après cet accident. 

«J'ai même cru que j'allais mourrir» 

Le 20 décembre, 10 jours après son accident, Sébastien Vahaamahina est enfin opéré du nez. Son état ne lui permettait pas que cette opération se fasse avant et elle aurait pu lui coûter très chère : « Quelques heures après, du liquide transparent coule de mon nez. Après plusieurs examens médicaux, on m'a expliqué que j'avais une brèche dans le crâne et que du liquide céphalo-rachidien s'échappait. Le risque était que des bactéries puissent entrer dans mon crâne. Le soir du 23 décembre, je me suis fait opérer pour boucher cette brèche. La chirurgienne, qui a demandé que mon épouse soit présente, me parlait de méningite et d'une opération d'urgence. Ça faisait flipper. J'ai passé trois jours et demi strictement alité à l'hôpital. Je ne pouvais même pas relever la tête. J'ai voulu voir mes enfants le jour de Noël mais j'ai à peine tenu dix minutes. J'ai même cru que j'allais mourir, ne plus jamais remarcher, vivre avec des maux de tête violents toute ma vie. Je dormais quinze heures par jour depuis le 10 décembre. »

«J'ai honte pour mon club»

Victime de deux commotions en une semaine en 2021, Sébastien Vahaamahina se plaint que les délais entre chaque commotions n'aient pas été respectés. Il charge violemment son club, entraîné depuis par Christophe Urios, avec qui une procédure de licenciement pour inaptitude à jouer au rugby au plus haut niveau est en cours : « J'ai joué neuf ans à Clermont. Neuf ans d'un engagement sans faille pour l'ASM et, aujourd'hui, j'ai honte pour mon club alors que mon licenciement pour inaptitude est en cours. J'ai beaucoup de mal à mettre les pieds au stade. J'ai dit aux dirigeants qu'ils avaient tout gâché, comme s'ils avaient tout effacé. J'étais programmé pour jouer, pour tout donner et performer. Eux devaient et doivent nous protéger. Les joueurs ont des devoirs, mais aussi des droits. Ils sont pressés d'en finir avec moi. Tout cela est injuste. Ils n'assument pas. On est comme des voitures pour eux. Et quand on est foutu, on part à la casse. »

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