Des gouttes de Bordeaux au Stade Francais
La rédaction

Récemment, Jacques Delmas citait son ami Laurent Blanc pour remobiliser ses troupes avant la dernière ligne droite de la saison en Top 14. La stratégie a échoué, lamentablement, à Albi. Retour sur une saison pourrie jusqu'au bout.Affaires extra-sportives embarrassantes La saison 2009-2010 n’avait même pas démarré que le Stade Français était déjà cloué par une sale affaire : la fausse agression de Mathieu Bastareaud en Nouvelle-Zélande. Le club parisien, indirectement, a été amoindri par cette histoire, attirant sur lui les medias et les moqueries. Le trois-quarts centre, remplaçant lors de l’ouverture de la saison contre le RC Toulon, mettra du temps avant de retrouver sa forme optimale, TIG obligent. Il fut même trimballé en troisième-ligne lors du derby contre le Racing-Métro en novembre dernier pour pallier les forfaits de ses coéquipiers.

A Bordeaux, une autre «affaire» a également pourri la seconde partie de saison de Bordeaux, celle des rumeurs annonçant Laurent Blanc en équipe de France. Depuis le mois de janvier, les champions de France, larges leaders de Ligue 1 à cette époque, accumulent les déceptions (Ligue des champions, Coupe de la Ligue et championnat) à tel point qu’ils ne sont plus sûrs plus reversés directement en C1 la saison prochaine.

Blessures paralysantes Les blessures, autre volet poisseux du club parisien cette saison. Le contingent des joueurs mis à la disposition de Jacques Delmas a été largement heurté par les pépins physiques mais aucun joker médical n’a été engagé, au grand dam de l’entraîneur n°1. Le poste de n°9 n’a pas été épargné avec la suspension de Julien Dupuy, vrai maestro du jeu des Parisiens depuis le départ de Juan Martin Hernandez en Afrique du Sud l’été dernier. Mathieu Blin, talonneur de formation, a même sué pendant quelques séances d’entraînement fin de couvrir le poste. C’est dire le vide sidéral. 

A Bordeaux, les pépins physiques n’ont également pas épargné le collectif girondin. Notamment ceux concernant Alou Diarra (vrai catalyseur du jeu à l’image de Dupuy) mais aussi de Marc Planus, taulier de la défense comme peut l’être Sergio Parisse, également sur le flanc. De plus, dans les deux cas, les remplaçants n’ont jamais vraiment eu les épaules pour pallier les absences de tous ces cadres.

Situation financière variable Ne plus gagner de titres n’est jamais très bon pour les finances. Qui plus est en période de crise économique mondiale. «Avec la crise, on ne roule pas sur l’or, notre budget va baisser», analyse lucidement Max Guazzini, président du club parisien. Les départs de plusieurs gros salaires (Szarzewski, Parisse, Taylor, Gasnier…) semblent désormais inéluctables. Le dernier pourrait même repartir jouer en Australie. Déficitaire à hauteur de 2,5 millions d’euros lors l’exercice en cours, le Stade Français ne devrait toutefois pas être inquiété par la DNACG.

Du côté des footeux bordelais, l’heure est moins grave. Grâce à son excellent parcours en Ligue des champions (gains de près de 15M€) et des économies faites sur le recrutement cet hiver, Jean-Louis Triaud a bien mené sa barque. La sale période se profile néanmoins à l’horizon. Selon Le Parisien, un échec dans la "mission Ligue des champions" en coûterait 20 millions au club au Scapulaire ! Le budget de 100 M€ cette saison passerait donc à 80 M€. Dans ce cadre précis, la vente de Marouane Chamakh serait alors finalement vue comme une bonne affaire.

Quid des entraîneurs ? «Mardi dernier, j'écoutais la conférence de presse d'un entraîneur de foot, qui est aussi mon ami et qui disait : Ce quart de finale de Coupe d'Europe, c'est l'occasion, à travers toutes les critiques qu'on a subies, de montrer qu'on est autre chose que ce que les gens écrivent». La phrase est signée Jacques Delmas mais elle n’a pas servi d’électrochoc à ses joueurs devant Albi. Chez elle, la lanterne rouge s’est même amusée devant les Parisiens, humiliés (38-24). Delmas se savait déjà sacrifié puisque le nom de Michael Cheika, coach du Leinster, a déjà été officialisé par le club.

Comment ne pas voir dans cette défaite une similitude avec la gifle reçue au Mans, mal classé de Ligue 1, par les Girondins mercredi soir (1-2). Laurent Blanc connaîtra-t-il le même sort que son ami ? Si Jean-Louis Triaud assure qu’il sera encore l’entraîneur du FCGB, les rumeurs, ces fameuses rumeurs, assurent toujours le contraire. Patience.