Le dérapage diplomatique du patron de Grosjean !
La rédaction

Avec ses deux poulains, Kimi Räikönnen et Romain Grosjean, sur le podium à Bahreïn, Eric Boullier, directeur de Lotus F1, était aux anges ce week-end. Mais vient de faire un sacré dérapage diplomatique en comparant Bahreïn, une dictature, à la France et à l’Angleterre.

La tenue du Grand Prix de Bahreïn, le week-end dernier, dans un pays qui est secoué depuis plus d’un an par des contestations populaires de grande ampleur, a suscité de vives polémiques. Devait-il être maintenu ? Le monde de la Formule 1, Bernie Ecclestone, son patron, en tête, s’est défendu tout au long du week-end et de la semaine : « Les problèmes qu’il y a à Bahreïn n’ont rien à voir avec la F1. Les autorités compétentes ont donné leur feu vert à l’organisation de cette course dans la mesure où la sécurité y était assurée. Et il est clair qu’elles ne s’étaient pas trompées. » Violations des droits de l’Homme, répressions violentes de l’opposition, tels sont pourtant les agissements de la famille royale d'Al Khalifa, qui dirige Bahreïn, seule monarchie du Golfe où les chiites sont majoritaires. Selon une commission indépendante, la répression de la révolte en février-mars 2011 avait fait 35 morts, dont cinq sous la torture. Amnesty International estime pour sa part que 60 personnes ont été tuées depuis le début du mouvement de contestation.

Boullier compare Bahreïn à la France et à l’Angleterre
Bahreïn, une dictature ? Directeur de l’écurie Lotus F1 Team, celle de Romain Grosjean, qui a signé son premier podium en terminant troisième à Bahreïn, le Français Éric Boullier n’est pas du tout d’accord. Pour lui, dans un entretien accordé à autosport.com, ceci n’est qu’une pure invention des médias. Et compare les problèmes de Bahreïn à ceux de la... France et de l’Angleterre, deux démocraties reconnues : « Je ne devrais pas le dire, mais les médias ont fait à mon sens quelque chose qu'ils n'auraient pas dû faire. Il y a différentes questions problématiques, sur lesquelles il appartient au pays d'apporter les réponses. Mais il y a des problèmes dans tous les pays, même en Angleterre, en France et dans d'autres pays d'Europe, et la dramatisation à outrance fut définitivement une mauvaise chose. La F1 est un sport et doit être considérée comme telle (...) Elle ne devrait pas être utilisée comme outil politique. La politique, nous en avons assez dans notre paddock, nous n'avons pas besoin d'y apporter ce qui se passe dehors et c'est exactement ce qu'on fait les médias, ce n'est pas une bonne chose. » Pour un adepte de la Formule 1, vice-président de la Formula One Teams Association, voilà un sacré dérapage...