A l'issue d'un Grand Prix de Monaco très animé, Mercedes n'a pas manqué de fustiger Fernando Alonso qui a adopté un rythme très lent pour ne pas abimer ses pneus, bloquant derrière lui un Lewis Hamilton très frustré. Mais cela n'a visiblement pas ému le pilote Alpine, tout heureux d'avoir réussi à garder derrière lui le septuple champion du monde.
Il ne fallait pas être pressé dimanche pour suivre le Grand Prix de Monaco. En effet, à cause de la pluie, le départ a été reporté de plus d'une heure avant que la course ne soit également interrompue quelques minutes plus tard après le gros crash de Mick Schumacher. Cela n'a pas empêché le Grand Prix d'être très animé, que ce soit en tête avec la victoire de Sergio Pérez et le cauchemar de Charles Leclerc, seulement quatrième derrière Carlos Sainz et Max Verstappen, mais également un peu plus loin. Et pour cause, septième sur la ligne d'arrivée, Fernando Alonso a volontairement adopté un rythme très lent en perdant pas moins de 35 secondes en 16 tours sur Lando Norris, sixième. Le pilote Alpine souhaitait économiser ses pneus médiums et en a donc pris grand soin, quitte à générer une énorme frustration parmi les 11 pilotes derrière lui, à commencer par son plus proche poursuivant, Lewis Hamilton. Conscient qu'à Monaco il est très difficile, voire impossible de doubler sans prendre des risques considérables, Fernando Alonso a donc pu rouler très loin des meilleurs temps, sans s'inquiéter de perdre des places. Mais cela n'a pas du tout plu à Toto Wolff, qui s'agace du comportement de l'Espagnol, mais également du tracé historique dans la Principauté.
Wolff et la Formule 2 d'Alonso
« Ce fut une course chaotique à Monaco, et je le répète mais nous devons revoir ce circuit, il ne devrait pas être possible de rouler à 5 secondes du rythme telle une Formule 2 et malgré tout d’avoir une procession. C’est un lieu fantastique et spectaculaire, mais il serait préférable que la course soit du même niveau (...) Lorsque nous avons finalement pris la piste, l’après-midi a été très bonne pour George, et très frustrante pour Lewis. Il a passé de nombreux tours bloqué derrière Esteban (Ocon), qui a été pénalisé pour la collision, puis il y a eu le rythme très lent d’Alonso, sans lequel Lewis se serait battu au niveau de Lando (Norris) et George », lance le patron de l'écurie Mercedes dans des propos rapportés par Nextgen-auto. Mais il en faudra beaucoup plus pour déstabiliser Fernando Alonso qui en profite au passage pour glisser un petit tacle à Lewis Hamilton. « J'ai creusé un écart de six ou sept secondes, mais Hamilton n'avait pas les pneus pour attaquer ou n'était pas d'humeur à le faire, alors c'était son problème. J'ai suffisamment creusé l'écart », assure l'Espagnol, repris par Motorsport. Il faut dire que les deux pilotes ont un vieux contentieux depuis leur saison chez McLaren en 2007. Malgré tout, Fernando Alonso explique les raisons qui l'ont poussé à adopter un rythme si lent : « Je pense que nous n'avions pas les pneus ou la durée de vie pneumatique pour finir la course avec 33 tours à parcourir. Nous avions deux choix : remettre les pneus durs du début de la course, ou mettre les pneus mediums. Nous avons mis les pneus mediums, mais notre estimation de leur durée de vie était inférieure à 33 tours. Nous ne savions pas si nous pouvions finir la course, alors j'ai beaucoup géré les pneus pendant 15 tours, puis j'ai attaqué dans les 15 restants quand ils m'ont dit qu'Esteban avait la pénalité. » Finalement, cela ne l'a pas empêché de prendre un malin plaisir à bloquer les autres pilotes. « C'est Monaco, et j'adore empêcher les autres de me doubler ! », s'amuse Fernando Alonso. Pas sûr que Lewis Hamilton y ait pris autant de plaisir...
Fernando Alonso buvant les larmes des fans de Lewis Hamilton #F1 #MonacoGP #Hamilton pic.twitter.com/1NFMl0jzrb
— Julien ?? (@JulienAlpineFan) May 29, 2022