Formule 1 : L'incroyable témoignage de Romain Grosjean sur son accident !
La rédaction

Moins d'une semaine après son effroyable accident lors du Grand Prix de Bahreïn, Romain Grosjean est revenu sur ses 28 secondes en enfer, au milieu des flammes. 

La semaine passée, lors du premier tour du Grand Prix de Bahreïn, le monde de la Formule 1 a longtemps cru assister à un nouveau drame, quatre ans après la disparition de Jules Bianchi. Victime d'un effroyable crash provoquant l'explosion de sa monoplace, Romain Grosjean a passé 28 secondes au milieu des flammes avant de parvenir à se hisser hors de sa Haas. Le pilote français est revenu sur ces interminables secondes, qui ont paru beaucoup plus longues pour lui, avouant qu'il s'était presque fait à l'idée qu'il allait mourir... 

« J’ai presque accepté que j’allais mourir, que ça allait être la fin »

« (Juste après l'accident) il n’y a pas de panique, pas de peur. La voiture s’arrête, j’ouvre les yeux, je défais ma ceinture, le volant n’est plus là, j’essaye de sortir et je sens que je suis bloqué, donc je me rassois dans la voiture et je me dis que je vais attendre. Je dois être sur le toit, on va venir me décoincer. Je regarde ensuite sur les côtés, et je vois le feu à gauche, donc là je réalise que je n’ai pas le temps d’attendre. J’essaye de sortir sur le côté droit, je n’y arrive pas, à gauche non plus. Donc je me rassois encore. Là, je me dis que ce n’est pas possible, ça ne peut pas se finir comme ça. Je commence à penser à Niki Lauda, qui a brûlé dans sa voiture, et je me dis non, ce n’est pas possible, ce ne peut pas être ma fin, pas comme ça. J’essaye une nouvelle fois de sortir, mais je n’y arrive pas. Et là… Ce n’est pas de la panique que j’ai ressenti, mais une sensation bizarre. Mes muscles se sont détendus, le cerveau s’est reposé, et j’ai presque accepté que j’allais mourir, que ça allait être la fin. Je me suis demandé par où j’allais commencer à brûler, si ça allait faire mal, et puis j’ai eu une pensée pour mes enfants en me redisant non, ce n’est pas possible. Je remets un grand coup de rein, j’arrive à passer la tête, mais j’ai le pied qui est coincé donc je redescends dans la voiture, je tire sur ma jambe gauche pour débloquer le pied coincé au fond, indique Grosjean. Je déchausse et la chaussure reste dans la voiture. Je repasse la tête, les épaules, et à ce moment je sais que je vais vivre. Je suis en train de sortir du feu, certes j’ai les deux mains dedans et je sens qu’elles sont en train de brûler, surtout la gauche, ça fait mal, mais ce n’est pas grave. Je monte la barrière, et là je sens une main qui m’attrape la combinaison de l’autre côté, et ça y est, je suis vivant. J’ai mal, mais je suis vivant. En échelle de temps, pour moi ça a duré une minute 30 je dirais. Mais encore une fois il n’y avait pas de panique. Ce ne sera plus jamais pareil dans ma vie, mais pour le mieux je pense, parce qu’aujourd’hui je suis content de respirer l’air frais, de parler avec les gens, de faire des vidéos avec mes enfants. Tout est génial. Je suis resté sur place parce que j’ai l’espoir de rouler à Abou Dhabi. Je ne veux pas arrêter comme ça, je veux savoir où j’en suis. J’ai expliqué à mes proches que c’est un peu égoïste, je peux comprendre qu’ils n’acceptent pas, mais j’ai besoin de remonter dans une voiture pour voir ce que ça donne » a ainsi déclaré Romain Grosjean, dans des propos relayés par RMC Sport.

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