F1 : Fernando Alonso dégoupille, ça va partir en clash
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

C'est désormais officiel, Honda va revenir en Formule 1. Aston Martin a en effet annoncé qu'en 2026, le moteur Honda remplacerait le bloc Mercedes. Une année qui verra le réglementation évoluée chez pour les V6. Mais surtout, le constructeur japonais retrouvera peut-être Fernando Alonso. Une collaboration qui avait viré au fiasco chez McLaren entre 2015 et 2018. Retour sur les moments les plus marquants de cette association.

Par le biais d'un communiqué, Aston Martin a confirmé que Honda motoriserait ses monoplaces à partir de 2026, année qui sera marquée par un bouleversement du règlement technique pour les moteurs. L'écurie de Silverstone va donc renoncer à ses blocs Mercedes pour ceux de la marque japonaise, ce qui risque de rappeler des souvenirs à un certain Fernando Alonso. En effet, rien ne dit que le pilote espagnols sera toujours en F1 dans trois ans, mais une chose est sûre, si le double champion du monde retrouve Honda, cela risque de rappeler de sacrés souvenirs. Et pour cause, en 2015, alors que Ferrari ne semble pas en mesure de rivaliser avec Mercedes, Fernando Alonso décide de tenter l'expérience chez McLaren qui lance un nouveau projet avec Honda. Là aussi l'écurie britannique avait décidé de lâcher Mercedes pour renouer avec son prestigieux passé et recréer l'association McLaren-Honda qui avait dominé la F1 ente 1988 et 1992. Mais bien loin de cette époque dorée, cela va tourner au fiasco pour Fernando Alonso qui va toutefois se distinguer par des moments devenus cultes en F1.

Le cultissime «GP 2 Engine»

Comment ne pas évoquer le célébrissime « GP 2 Engine », devenu probablement la communication radio la plus marquante de l'histoire de la F1. En 2015, après une saison catastrophique, Fernando Alonso vit une nouvelle fois une course compliquée à Suzuka. Quatorzième sur la grille de départ, l'Espagnol terminera à la porte des points en course, mais se distinguera surtout en affichant son dépit. Déposé en pleine ligne droite, Alonso se lâche dans sa radio. « Moteur de GP2 ! GP2 ! », hurle-t-il. Et bien évidemment, le moment n'est pas choisi par hasard puisque le double champion du monde sait parfaitement qu'il est à Suzuka, au Japon, sur les terres de Honda. L'humiliation est totale pour le motoriste nippon. Le début d'une longue et tumultueuse relation qui durera trois ans. 

Alonso bronze à Interlagos

Et Fernando Alonso remettra ça seulement quelques semaines plus tard. En effet, lors du Grand Prix du Brésil, avant dernière manche du championnat du monde, alors que Lewis Hamilton étrenne un nouveau titre de champion du monde, le pilote espagnol est une nouvelle fois confronté à la défaillance de son moteur. Déjà trahi par son moteur lors des essais libres le vendredi, Fernando Alonso n'aura même pas l'occasion de boucler le moindre tour en qualifications le samedi. Mais plutôt que d'afficher encore une fois sa colère contre Honda, l'Espagnol va garer sa monoplace et s'asseoir sur une chaise pour prendre le soleil. Une scène qui reste évidemment gravée dans la mémoire de tous les fans de F1, mais qui n'a pas du faire rire grand monde dans les usines Honda.

«Des moteurs égaux», Alonso fait exploser de rire Hamilton

Fernando Alonso s'est également distingué en conférence de presse. Avant d'entamer la saison 2017, pour laquelle il nourrit peu d'espoirs après deux années plus que compliquées au volant de sa McLaren-Honda, l'Espagnol est en conférence de presse accompagné de Lewis Hamilton, Daniel Ricciardo et Sebastian Vettel. Un journaliste demande alors aux quatre pilotes quels sont leurs rêves en F1. Alors qu'Hamilton et Ricciardo s'imaginent rouler à Miami ou Las Vegas (ce qui se réalisera en 2023), Fernando Alonso réclame « des moteurs égaux pour tout le monde ». Une annonce qui fait évidemment rire l'assistance, tout le monde ayant connaissance de la frustration du double champion du monde avec son bloc Honda. Lewis Hamilton éclate lui aussi de rire, expliquant toutefois qu'il n'est pas d'accord avec cette proposition. Il faut dire qu'en 2017, le moteur Mercedes était largement supérieur à la concurrence. Honda ne peut alors pas rivaliser. Loin de là, puisque que quelques jours plus tard, dans la foulée du GP d'Australie, Fernando Alonso assurera même que « dans des conditions normales, nous serions dernier et avant-dernier. »

«C’est un mélange de tristesse, d’humiliation et de frustration»

Finalement, celui qui résumera le mieux la frustration de Fernando Alonso durant ses années avec le bloc Honda dans le dos n'est autre qu'Eric Boullier. Après une saison 2017 catastrophique, durant laquelle le moteur japonais était encore moins performant qu'en 2016, celui qui est alors directeur de l'écurie britannique lâche que Fernando Alonso « se prépare mentalement pendant l’hiver. Et il dessine dans sa tête la façon dont va se dérouler la saison, et ça le motive même encore plus parce qu’il essaie de s’en tenir à ses propres objectifs. Donc arriver à Barcelone et revenir en arrière en termes de performance moteur, c’est un mélange de tristesse, d’humiliation et de frustration. Ce n’est pas bon ». Résultat, fin 2017, McLaren met fin au fiasco avec Honda et récupère un moteur Renault pour 2018. Ce sera un peu mieux pour Fernando Alonso, mais pas suffisant pour le convaincre de rester. Il mettra fin à sa carrière avant de revenir deux ans plus tard. Peut-être pour retrouver Honda en 2026.

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