F1 - Alcool : «Complètement bourré», il aborde Michael Schumacher !
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Réputé pour son caractère bien trempé sur la piste, Juan Pablo Montoya avec également une solide réputation en dehors de son baquet. Le pilote colombien raconte même que, contrairement à l'époque actuelle, il n'était ami avec aucun de ses concurrents, surtout pas Michael Schumacher, auquel il n'a adressé la parole qu'une seule fois, lors d'une soirée bien arrosée.

Pilote de Formule 1 entre 2001 et 2006, Juan Pablo Montoya a été l'un des grands agitateurs du paddock au début des années 2000. Très agressif en piste et acerbe en conférence de presse, le Colombien s'est constitué une solide réputation sur la grille, et il ne s'en cache pas. L'ancien pilote McLaren puis Williams revient sur cette période durant laquelle la F1 était un milieu très «hostile» et les pilotes n'entretenaient aucune relation entre eux. Tout l'inverse d'aujourd'hui.

«C'était hostile»

« Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, les coéquipiers sont les meilleurs amis du monde ! Ils vont dîner, ils jouent au padel ensemble ! À mon époque, on ne parlait à personne. Je parlais à Fernando Alonso, et c’est toujours le cas, et à Rubens Barrichello. Felipe Massa parfois, mais c’est tout. C’était très hostile. Vous ne parliez à personne. Chip Ganassi a eu l’une des meilleures répliques de tous les temps. J’étais gentil avec quelqu’un, je n’étais pas agressif quand je faisais la course avec lui. Il m’a dit : "Si tu veux des amis, amène-les, tu n’es pas là pour te faire des amis". C’est vrai. Maintenant, tout le monde parle et tout le monde est gentil. Mais quand on est gentil, c’est difficile d’être un connard. C’est difficile de faire une manœuvre pour pousser un gars de la piste, si on l’aime bien. Si c’est le gars avec qui vous avez dîné hier soir ? C’est plus difficile de jeter la voiture à l’attaque. Ce n’est pas aussi impitoyable. Aujourd’hui, les règles ne sont plus aussi extrêmes. À mon époque, on pouvait les pousser de la piste ! », lance celui qui compte sept victoires en carrière dans le podcast Beyond the Grid de la F1.

Montoya évoque ses relations minimalistes avec Schumacher

Juan Pablo Montoya est également revenu sur sa relation avec Michael Schumacher qui était à l'apogée de sa carrière durant la période d'activité du Colombien (2001-2006). L'ancien pilote Williams a notamment été interrogé sur sa passe d'armes plus que virulente avec le Baron Rouge qui l'avait poussé dehors lors du GP de Saint-Marin en 2004. Un combat mémorable qui avait notamment fait dire à Juan Pablo Montoya que Michael Schumacher, qui prétendant ne pas l'avoir vu, était « aveugle ou stupide ». Des propos qu'il regrette. « Ils étaient plus rapides que nous. Mais nous étions rapides et nous avions des pneus frais. Pour le dépasser, j’ai dû aller tout droit. Il m’a fait sortir de la piste mais ça allait. J’aurais fait la même chose ! Je n’avais pas de problème. S’il avait dit dans l’interview "je l’ai sorti de la piste", j’aurais été d’accord. Mais il a dit "je ne l’ai pas vu". Tout le monde pense puis parle, mais moi je parle puis je pense ! Je surprends tout le monde autour de moi ! », ajoute Juan Pablo Montoya.

«Nous nous sommes saoulés tous les trois, et c’est tout !»

Malgré tout, le pilote colombien regrette l'approche avec Michael Schumacher à l'époque, estimant que les écuries étaient trop passives face à celui qui écrasait la discipline au début des années 2000 : « Ce qui était ennuyeux avec Michael ? C’est que personne ne faisait la course avec lui. Personne ne lui résistait. Quand il arrivait de l’arrière, c’était "ah, Michael arrive, pousse-toi de là". C’est ce qui me mettait hors de moi. C’était "oh, c’est Michael, ne foire pas avec Michael". Il y avait tellement de respect ». D'ailleurs, Juan Pablo Montoya rappelle qu'il n'avait aucun contact avec Michael Schumacher, révélant même que la seule fois où il lui a parlé, c'était lors d'une soirée en compagnie de Rubens Barichello (coéquipier de Schumacher à l'époque chez Ferrari) durant laquelle l'alcool avait fait son effet. « La seule fois où j’ai parlé à Michael, c’est lorsque je courais pour BMW et qu’il était chez Ferrari. Nous étions invités à une fête au Nürburgring après la course. Il y avait moi, Michael et Rubens. Nous nous sommes saoulés tous les trois, et c’est tout ! », assure Montoya, qui n'a rien perdu de sa verve près de 20 ans après son départ de la F1.

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