OM : Un transfert surprise bouclé, Marseille va adorer
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

A peine révélé, le dossier est proche d'être bouclé par l’OM. Joaquín Correa devrait rapidement s’engager en faveur du club, dans le cadre d’un prêt payant avec option d’achat. Avec cette opération, Pablo Longoria renoue donc avec une vieille tradition qui risque d’enflammer la cité phocéenne loin d’être insensible aux Argentins, dont certains ont marqué les esprits du côté du Vélodrome.

La prochaine recrue de l’OM ne risque pas d’être dépaysée par les couleurs du club. N’entrant pas dans les plans de l’Inter souhaitant rapatrier Alexis Sanchez, Joaquín Correa devrait en effet prochainement s’engager en faveur de la formation phocéenne dans le cadre d’un prêt payant assorti d’une option d’achat qui pourrait être obligatoire selon les modalités négociées entre les deux directions. L’attaquant aux 19 sélections avec l’Albiceleste devrait donc devenir le 23e Argentin à porter les couleurs marseillaises, ville qui s’est prise de passion pour le pays sud-américain au cours de son histoire.

L'OM et l'Argentine, un lien fort

Il existe en effet de nombreuses connexions entre l’OM et l’Argentine, qui ne partagent pas uniquement les couleurs ciel et blanc. La passion, l’excès ou encore l’ambiance survoltée en tribune sont notamment des points de similitude permettant à de nombreux Argentins de rapidement se sentir à domicile après leur venue sur la Canebière. « On m'a présenté l'OM comme le Boca d'Europe. Quand on m'a dit ça, ça m'a motivé encore plus à venir », confiait à son arrivée Leonardo Balerdi, seul Argentin encore au club avant l’arrivée attendue Joaquín Correa. Avant lui, Dario Benedetto avait choisi Marseille pour sa première expérience européenne qui n’a finalement pas porté ses fruits. L’attaquant de Boca Juniors garde néanmoins un grand souvenir du Vélodrome. « La passion, la ferveur des gens du Vélodrome, cela me rappelle Boca ! L’OM, c’est comme l’Argentine. On ressent chez les Marseillais cette envie de football », confiait-il en 2019.

Lucho Gonzalez, Gabriel Heinze et Lucas Ocampos ont conquis Marseille

Mais Balerdi et Benedetto sont loin de la passion argentine engendrée par Lucho Gonzalez, Gabriel Heinze et Lucas Ocampos avant eux. Les deux premiers ont été les grands artisans du 9e sacre de 2010, mettant fin à 17 années de disette. « Heinze a laissé une très bonne impression. Il a beau avoir joué au PSG avant de venir à l’OM, tout le monde s’est aperçu que c’était un grand professionnel, analysait en 2014 pour Europe 1 Mario Albano, journaliste à La Provence. Quant à Lucho, il a eu ses partisans, mais les gens sont très partagés. Pourtant, beaucoup de supporters aimaient sa technique de balle, son côté artiste. » Les années passant, l'ancienne recrue la plus chère de l'histoire de l'OM est depuis restée l'un des chouchous de l'ère moderne du club, sans jamais oublier ses deux saisons et demie en France.

Lucas Ocampos a lui aussi renversé la tendance après des débuts compliqués, parvenant à conquérir le public du Vélodrome jusqu’à son départ en 2019. « On est passés de la haine à l'amour, reconnaissait l’ancien joueur de l’AS Monaco dans L’Equipe. Ma première année à l'OM n'a pas été facile, je me suis blessé (aux ligaments de la cheville gauche en janvier 2016) et j'ai eu du mal à revenir à mon meilleur niveau. J'étais jeune lorsque je suis arrivé (20 ans à l'hiver 2015). J'ai compris beaucoup de choses lorsque je suis parti en prêt en Italie (au Genoa puis à l'AC Milan en 2016-2017) et ces deux dernières saisons (à l'OM) ont été les plus belles de ma carrière. Je crois que les supporters se sont retrouvés dans ma manière de jouer. »

Sur le banc, Bielsa et Sampaoli ont aussi fait chavirer les supporters

Impossible de ne pas mentionner Marcelo Bielsa au moment d’évoquer les liens qui unissent l’OM à l’Argentin, El Loco étant toujours adulé dans une ville nostalgique d’un entraîneur au jeu attractif et enflammé, resté seulement une saison (2014-2015) avant de plier bagage. Une trajectoire similaire à celle de Jorge Sampaoli, se mettant rapidement les supporters dans la poche grâce à sa grinta et son tempérament explosif, quittant son poste un peu moins de 18 mois après sa nomination sur le banc.

D’autres expériences plus anecdotiques

Renato Civelli (2006-2009), Raoul Noguès (1974-1977) et Hector Yazalde (1975-1977) réussiront également à laisser un bon souvenir au public olympien, ce qui ne sera pas le cas d’autres joueurs étant au mieux tombé dans l’oubli, quand d’autres apparaissent carrément comme d’immenses flops. On note par exemple Roberto Alarcon (1950-1954), Hector Rial (1962-1963), Orlando Gauthier (1965-1966), Alfonso Troisi (1974-1975) Norberto Alonso (1976-1977), Oscar Flores (1981-1981), Leonardo Rodríguez (1991-1992), Eduardo Berizzo (1999-2000), Pablo Calandria (1999-2002), Daniel Montenegro (1999-2000), Lucas Bernardi (2001), Eduardo Tuzzio (2002-2004), Christian Giménez (2005-2006) ou encore Juan Krupoviesa (2008). Reste à voir dans quelle catégorie se placera Joaquín Correa, dont l'expérience au sein de son club formateur d’Estudiantes le servira pour gérer la pression "argentine" qui règne à Marseille.

« C'est une ville qui se rapproche de Buenos Aires, c'est magnifique pour le football. Mais comme dans mon pays, il y a une relation d'amour-haine, presque violente avec les supporters, déclarait Raoul Nogues dans La Provence. Quand on a gagné la coupe de France en 76 on a fait la fête une semaine dans une ambiance folle, mais quand on perdait on ne pouvait pas sortir de chez nous. On s'est parfois fait vraiment bouger à l'entraînement. » Une passion poussée à l’extrême dont a justement fait les frais Leonardo Balerdi, tête de turc des Marseillais durant une partie de la dernière saison, un fan ayant même entamé une grève de la faim pour réclamer son départ. Correa sait où il met les pieds.

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