Pour la première fois depuis l’arrivée des Qataris, le PSG a entamé un mois d’août sans avoir dépensé le moindre centime en indemnité de transferts. Une situation surprenante, mais est-elle inquiétante pour autant ? Décryptage.
En quelque sorte, le Paris Saint-Germain vit un mercato historique. Bien loin du coup de chaud de l’été 2017 qui avait vu le club de la capitale dépenser 400M€ pour s’offrir Neymar et Kylian Mbappe, le PSG n’a toujours pas déboursé le moindre euro depuis l’ouverture du mercato. Une première depuis la prise en main du club parisien par QSI en 2011. Au 8 août, seul Gianluigi Buffon a débarqué, libre de tout contrat depuis la fin de son bail avec la Juventus. Si l’état actuel du mercato du PSG tend à inquiéter les supporters du club, plusieurs aspects de la situation poussent à relativiser les critiques à l’encontre d’Antero Henrique, le directeur sportif du PSG.
Un contexte particulier
Bien qu’étant à la base du plus grand mercato de l’histoire, réalisé l’été dernier, le dirigeant portugais est sous le feu des critiques pour le manque d’activité du PSG cet été. Des critiques un peu sévères compte tenu du contexte. Déjà, le DS parisien a réussi sa première tâche délicate et cruciale en récoltant 60M€ durant le mois de juin avec des ventes dans l’ensemble réussies. Ainsi, Berchiche (24M€), Pastore (24M€), Ikone (5M€) et Édouard (10M€) sont partis à des prix satisfaisants. Seul le prêt de Krychowiak avec option d’achat obligatoire avoisinant les 10M€ peut être jugé assez décevant, mais les prétendants étaient rares. Pour les achats, c’est donc plus compliqué. Mais cette saison, l’épée de Damoclès du fair-play financier est plus que jamais présente au-dessus de la tête de la direction parisienne puisque l’UEFA a rouvert l’enquête contre le PSG, ce qui pousse le club à la prudence. Compte tenu de la situation, il vaut probablement mieux se faire discret et attendre la bonne opportunité sans se précipiter.
La fin du mercato anglais peut débloquer le marché
Un événement pourrait d’ailleurs débloquer la situation de nombreux clubs dont celle du Paris Saint-Germain : la fin du marché anglais. Cette année, le mercato britannique fermera ses portes le jeudi 9 juin à 18h, et si ce n’est qu’un détail pour vous, pour moi, ça veut dire beaucoup. En effet, les clubs anglais sont vus comme des ogres sur le marché capables d’offrir n’importe quel montant pour n’importe quel joueur. Ce qui fait inévitablement augmenter les prix. Quand un club paye 53M€ pour Richarlison ou qu’un autre offre un salaire annuel de 10M€ à Max Meyer, on se dit qu’ils sont prêts à tout. Ce qui forcément offre une concurrence redoutable à tous les clubs acheteurs et rend gourmands les clubs vendeurs. Ainsi, quand la manne financière britannique ne pourra plus couler à flots sur le marché, les cartes seront redistribuées. Exemple concret, le cas Jérôme Boateng. L’Allemand voudrait quitter le Bayern Munich et le PSG serait en concurrence avec Manchester United dans ce dossier. À partir du 10 août, les Parisiens n’auront plus cet encombrant rival et seront donc sûrement plus libres dans les négociations concernant le prix. On peut imaginer le même scénario sur différents dossiers et pour différents clubs. Cette année, le mercato pourrait donc connaître une seconde phase plus animée.
Peu de mouvements spectaculaires
D’autre part, un autre point important permet de relativiser la passivité actuelle du PSG. En effet, de manière globale le marché a été bien moins animé que les précédentes saisons. Notamment parmi les grands clubs européens. Ainsi, hormis à la Juventus et à Barcelone, c’est calme. Même les grands clubs anglais n’ont pas réalisé de manœuvres spectaculaires. Liverpool s’est bien renforcé, mais Tottenham, Chelsea et les deux Manchester sont restés discrets. Tout comme le Bayern Munich et le Real Madrid. En France, le constat est le même. Si l’AS Monaco poursuit sur sa lancée en attirant essentiellement de jeunes talents, l’OM et l’OL ont très peu bougé. Le calme avant la tempête ? Ce n’est pas impossible, mais jusque-là, le PSG ne semble pas en retard sur ses principaux concurrents, bien qu’il paraisse évident qu’il faudra attirer au moins un milieu de terrain et un latéral gauche. Des postes où les prix peuvent être plus raisonnables. S’il fallait à tout prix recruter un leader offensif, je serais plus inquiet. Il reste environ trois semaines pour recruter, soyons patients et jugeons le travail d’Antero Henrique lorsqu’il sera terminé. En un an, le directeur sportif du PSG n’a pas pu passer de l’homme à l'origine du plus grand mercato de l’histoire à un incompétent absolu. Rendez-vous le 1er septembre pour faire le bilan. @Arthur_Montagne