C'est donc officiel, Jorge Sampaoli n'est plus l'entraîneur de l'OM. Un peu moins d'un an et demi après son arrivée, le Pelado quitte le club phocéen d'une manière brutale et inattendue. Ce qui n'est pas sans rappeler l'épisode avec Marcelo Bielsa en 2013. Régulièrement comparé à son aîné, Jorge Sampaoli entretient son surnom qui l'a accompagné durant une partie de sa carrière : le nouveau Bielsa.
La situation semblait stabilisée et l'OM travaillait déjà sur la saison prochaine avec un Pablo Longoria sur tous les fronts sur le mercato. Mais avec Jorge Sampaoli, il faut s'attendre à tout. Et le Pelado n'a pas contredit sa réputation concernant son caractère imprévisible. Et pour cause, le 1er juillet 2022, le technicien argentin a finalement réclamé son départ à seulement quelques semaines du début de la saison qui verra l'OM disputer la Ligue des champions. Sampaoli avait justement de très grandes ambitions sur le mercato et voulait un effectif capable de lui permettre de faire bonne figure en C1. Et visiblement, Pablo Longoria n'a répondu à ses attentes puisque jusque-là, seul le jeune Isaak Touré a rejoint l'OM tandis que le départ de Boubacar Kamara n'a toujours pas été compensé.
Voir cette publication sur InstagramUne publication partagée par Jorge Sampaoli (@sampaolioficial)
... Comme Bielsa en 2013
En effet, en août 2013, à l'issue de la première journée de Ligue 1, perdue contre Caen (0-1), Marcelo Bielsa se présente en conférence de presse, et c'est la sidération pour les journalistes présents. El Loco annonce sa démission. Coup de tonnerre à Marseille où le technicien argentin est devenu une idole. Dans les heures qui suivent, Marcelo Bielsa justifiera sa décision en expliquant qu'alors qu'un accord avait été trouvé pour une prolongation de deux saisons, une réunion avec sa direction a tout changé. « Après cette réunion, j’ai pris la décision que je suis en train de vous donner. Même si je pense que vous ne le vouliez pas, ce qu’il s’est passé fait partie de votre domaine d’autorité. Je ne sais si vous avez consenti ou si vous l’ignoriez. Comme vous le savez, j’ai refusé plusieurs offres importantes parce que je voulais rester à Marseille. Je ne regrette pas d’avoir fait ce que j’ai fait parce car je l’ai fait avec beaucoup d’enthousiasme. J’étais très attiré par ce projet. Je me suis adapté ces derniers temps aux variations constantes du projet sportif mais après trois mois de discussion et à deux jours du début de la compétition officielle, je ne peux pas accepter la situation d’instabilité qu’ils ont provoquée en voulant changer les termes du contrat. Ma position est donc de ne pas continuer à travailler avec vous. Elle est définitive. Le travail en commun exige un minimum de confiance que nous n’avons plus. Je ne voulais pas toucher la préparation du match contre Caen, voilà pourquoi j’ai attendu avec de parler de cette lettre (…). Je vous remercie d’avoir pensé à moi pour diriger l’Olympique de Marseille. J’ai travaillé avec de grands footballeurs. J’ai pu profiter du Vélodrome et don incroyable public. Je vous salue. Marcelo Bielsa », expliquait-il dans sa lettre remise à Vincent Labrune.
Bielsa-Sampaoli, même combat
Forcément, les similitudes ressortent dans la gestion de ces deux dossiers. Dans les deux cas, les techniciens argentins sont déçus du comportement de leur direction. Il faut dire que Jorge Sampaoli a souvent été présenté comme le nouveau Marcelo Bielsa pour plusieurs raisons. Ils sont Argentins tous les deux, et ils ont été sélectionneurs du Chili et de l'Albiceleste. Ils restent également rarement longtemps dans leurs clubs. L'OM en a fait l'amère expérience puisque Bielsa est parti au bout d'une saison, tandis que Sampaoli aura tenu à peine plus longtemps. Le Pelado s'inspire d'ailleurs du Loco dans ses préceptes de jeu, sans les pousser à l'extrême comme son aîné, mais surtout, leur caractère est similaire. Imprévisibles Bielsa et Sampaoli en auront donc fait baver à leur direction à l'OM, impuissante face à leurs exigences et qui s'est retrouvée à deux reprises dans l'urgence de dénicher un nouvel entraîneur.