Le voile se lève peu à peu sur ce qu'il s'est passé dans les vestiaires après l'agression subie par Dimitri Payet. Selon l'OM, les dirigeants de l'OL auraient fait pression sur l'arbitre, Ruddy Buquet, pour reprendre la rencontre.
La quatorzième de journée de Ligue 1 devait se terminer en apothéose avec le choc entre l’OM et l’OL. Comme prévu, l’arbitre Ruddy Buquet donnait le coup d’envoi dans un Groupama Stadium surchauffé. Au bout de quelques minutes de jeu, le club marseillais obtenait un corner en face de la tribune des ultras. Mais au moment de le tirer, Dimitri Payet s’écroule, touché par une bouteille lancée des tribunes. Sonné, le joueur de l’OM se fera soigner sur la pelouse durant quelques instants avant que l’arbitre ne décide de renvoyer les acteurs dans le vestiaire. Après quelques minutes de flottement, le speaker du stade prenait le micro afin d’annoncer au public la reprise de la rencontre. Pourtant, l’arbitre a annoncé, après coup, qu'il n'avait jamais donné son accord pour reprendre la partie. « Ma décision sportive a toujours été de ne pas reprendre le match. Il a été évoqué des risques de troubles à l'ordre public, qui ont été pris en considération dans un premier temps. Mais je maintiens que ma décision était de ne pas reprendre la partie » a lâché Ruddy Buquet au micro de Prime Vidéo. Les joueurs marseillais ne sont jamais sortis du vestiaire. Finalement, après plusieurs heures d’attentes, le speaker revenait au bord du terrain afin d’annoncer l’arrêt définitif du match. Mais que s’est-il réellement passé dans le vestiaire ? Ce lundi, l’OM a livré sa vérité et n’a pas hésité à pointer du doigt l’attitude des responsables lyonnais.
L'OM évoque des pressions lyonnaises
Comme le dévoile RMC Sport ce lundi, l’arbitre de la rencontre, Ruddy Buquet aurait décidé de convoquer dans son bureau le président des deux équipes, mais aussi un joueur de chaque formation. L’OM a décidé d'envoyer Steve Mandanda puisque le capitaine du soir, Dimitri Payet, se faisait soigner et n’était pas en état de discuter. Jean-Michel Aulas a indiqué à RMC ce qu'il s'était ensuite passé : « Tout le monde a été convoqué et il a été signifié aux deux capitaines que le match reprendrait ». De son côté, le club marseillais a reconnu que l’arbitre du match a eu un moment d’hésitation et aurait envisagé pendant un court instant de reprendre la rencontre. Steve Mandanda aurait alors eu la conviction que Ruddy Buquet ne souhaitait pas reprendre le match en raison des possibles troubles à l’ordre public, mais les dirigeants de l’OL ne se seraient pas privés de faire pression sur lui en envoyant le speaker sur la pelouse alors que les réunions n’étaient pas encore terminées dans les vestiaires. Pris de court, Pablo Longoria aurait alors annoncé la nouvelle à ses joueurs. Certains n’ont pas caché leur indignation et leur colère comme Alvaro Gonzalez. Entraîneur de l’OM, Jorge Sampaoli n’aurait pas non plus caché son dégout et son énervement. Mais finalement, Rudy Buquet n’aurait pas cédé aux pressions lyonnaises, selon le club marseillais, et aurait finalement décidé de ne pas reprendre la rencontre après ces graves incidents, qui aura marqué Dimitri Payet et le vestiaire phocéen. Président de la LFP, Vincent Labrune a salué la décision de l’arbitre ce lundi : « Il est évident que quand un acteur est touché, le match ne peut pas reprendre. On ne peut, sous aucun prétexte, transiger avec l'intégrité des acteurs et il ne peut pas y avoir de deuxième chance à mes yeux. Le match doit être interrompu, point final ». La commission de discipline de la Ligue de football professionnel s’est réunie en urgence ce lundi et a annoncé un huis clos total du Groupama Stadium jusqu’au prononcé de la mesure définitive.