Comme David Trezeguet, Gonzalo Higuain aurait pu porter le maillot de l'équipe de France, disposant de la double nationalité. Néanmoins, l'ancien joueur du Real Madrid décidait à l'automne 2006 de défendrer les couleurs de l'Argentine malgré le forcing de Raymond Domenech. Pour L'Equipe la chaîne, il raconte.
Quelques semaines après avoir perdu la Coupe du monde aux tirs au but contre l'Italie à Berlin (1-1 puis 3-5), Raymond Domenech tentait un coup de poker. A l'instar de David Trezeguet qui a choisi l'équipe de France plutôt que l'Argentine, Gonzalo Higuain a été confronté à ce dilemme qui ne semble finalement ne pas vraiment en avoir été un dans l'esprit de l'ex-joueur du Napoli.
«Il s'est servi de nous»
Deux mois avant sa signature au Real Madrid, Gonzalo Higuain, plus précisément son père, a été contacté par Raymond Domenech. L'objectif du sélectionneur de l'époque de l'équipe de France ? Attirer Higuain avant que l'Argentine ne lui mette le grappin dessus. « Je l'avais eu avant, c'était surtout son père qui discutait pour lui et je lui demandais ce qu'il voulait. Comme il n'était pas encore en sélection argentine, il en jouait. Il s'est servi de nous pour dire : « je vais aller avec l'équipe de France, sélectionnez-moi ». Si on s'en est rendu compte rapidement ? Très vite, en discutant avec son père, j'ai senti le truc ».
«S'ils étaient restés avec l'ancien sélectionneur, peut-être qu'il serait venu avec l'équipe de France»
Sur le plateau de L'Equipe du soir, il a été spécifié par Raymond Domenech que le clan Higuain s'est joué de lui et du staff des Bleus. Néanmoins, cela s'est joué à pas grand chose : un changement de sélectionneur du point de vue de Domenech. « A un moment, je me suis dit : « on va les obliger, il va falloir qu'il donne une vraie réponse ». En le sélectionnant, t'es obligé de dire : « je viens ou pas ». S'il y a eu un fax ? Oui, il a reçu la convocation. Il a dit non. Et à ce moment-là, je crois que c'est (Diego) Maradona qui reprend la sélection et qui le sélectionne dans les jours qui ont suivi. Ca s'est donc vite enchaîné pour lui. S'ils étaient restés avec l'ancien sélectionneur, peut-être qu'il serait venu avec l'équipe de France ».