Cyclisme - Tour : Il livre la clé de la victoire pour Evenepoel !
Alexandre Higounet

Ancien directeur sportif de Bernard Hinault, Laurent Fignon et Greg Lemond, Cyrille Guimard, à l’occasion de sa chronique sur cyclismactu.net, valide l’analyse de Johan Bruyneel sur l’incapacité de Recmo Evenepoel de lutter pour la victoire sur le Tour de France 2024. Et livre un axe de progression pour le champion belge. Analyse.

En début de semaine, à l’occasion du podcast The Move, animé par Lance Armstrong, Johan Bruyneel, l’ancien directeur sportif de l’Américain au sein de l’US Postal ou de la Discovery Channel, s’est montré sans appel sur la capacité de Remco Evenepoel à lutter pour la victoire ou même pour le podium du prochain Tour de France : « Ce sera son premier Tour de France. OK, il a déjà gagné la Vuelta. Mais le Tour, c’est tout à fait différent. Je ne pense pas que l’on puisse s’attendre à ce qu’il se batte pour le podium. Il doit encore apprendre les ficelles du Tour. Gagner la Vuelta est une chose, mais il y a encore une grande différence avec le Tour. Surtout si ces trois gars, Vingegaard, Pogacar et Roglic, sont en forme et qu’ils n’ont pas de pépin. Evenepoel ne sera pas en mesure de les concurrencer à mon avis ».

« Il n’est pas affûté comme un Vingegaard ou un Pogacar »

Dans la foulée, à l’occasion de sa chronique sur cyclismactu.net, Cyrille Guimard a validé l’analyse de Johan Bruyneel, livrant au passage une piste de réflexion intéressante : « La déclaration de Johan Bruyneel et de Lance Armstrong n'est pas idiote, ils connaissent un peu le vélo. Pour moi, Evenepoel a les moyens et le potentiel pour gagner le Tour de France, mais je le trouve lourd et à chaque fois que je le vois je me demande s'il n'a pas un ou deux kg en trop. Je ne le trouve pas affuté comme un Vingegaard, un Pogacar ou un Sepp Kuss. Et maintenant, sur les Grands Tours, il ne faut pas avoir un gramme de trop, sinon vous le payez. Dès qu'on passe les 7% de pente ou une certaine altitude, il est beaucoup moins aérien. Je pense qu'il devrait faire attention à son alimentation ».

Améliorer le rapport poids-puissance

Les réflexions de l’ancien directeur sportif de Bernard Hinault, Laurent Fignon et Greg Lemond, font tout à fait sens. Lorsque l’on analyse les prestations d’Evenepoel dans les grands Tours, il est clair que son manque de fiabilité en haute montagne sur trois semaines constitue son gros – et quasiment unique – point faible. Evenepoel n’apparaît pas comme un grimpeur naturel et il est clair que - sans parler d’alimentation, qui n’est pas forcément le premier sujet ici - sa morphologie naturellement plus massive que celle d’un Vingegaard ou Pogacar le désavantage dans les cols. En parlant de la nécessité pour Evenepoel d’affûter au maximum son organisme, de corriger ce « défaut » physiologique pour améliorer son rapport poids-puissance, Guimard livre ici un axe de progression très important pour Evenepoel en montagne. Et donc sur les grands Tours.

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