Cyclisme - Tour de France : Evenepoel déjà dans le doute ?
Alexandre Higounet

Alors que le parcours du Tour de France 2024 vient à peine d’être dévoilé par le patron de l’épreuve, Christian Prudhomme, certains éléments amènent d’ores et déjà à penser que Remco Evenepoel douterait fort de ses capacités à l’emporter, au point de renoncer à son projet axé autour du maillot jaune…

Ce mercredi, Christian Prudhomme a révélé le parcours de l’édition 2024 du Tour de France, qui s’avère conforme aux hypothèses émises ces dernières semaines, avec deux passage distincts dans les Alpes (le premier dès la quatrième étape avec une grosse étape partant d’Italie pour arriver à Valloire via Sestrières, le col de Montgenèvre et la montée du Galibier, le second avec quatre jours très corsés en dernière semaine, dont l’étape du vendredi avec un triptyque col de Vars, Montée de la Bonnette, col le plus haut d’Europe, et montée d’Isola 2000), deux arrivée mythiques dans les Pyrénées avec le Pla d’Adet et le Plateau de Beille, un passage sévère dans le Massif Central, une étape type Paris-Roubaix sur des chemins de terre du côté de Troyes, des étapes promises aux bordures, et le chrono final à Nice.

« Il a un compte à régler avec le Giro »

Interrogé sur son sentiment devant le parcours par le média belge Het Laatste Nieuws, Patrick Lefévère, le patron de Julian Alaphilippe et Remco Evenepoel, s’est montré confiant : « Le parcours, c’est du très lourd. Je pense que c’est un Tour très difficile, plus difficile que cette année et même l’un des plus difficiles de ces dernières années. Je n’ai aucun doute sur l’équipe. J’ai toujours dit : si le leader est bon, l’équipe est bonne. Il y a peu de variation dans le parcours, peu de sprints non plus. Nous n’emmènerons pas avec nous un pur sprinter. Les contre-la-montre peuvent parler en faveur d’Evenepoel, même si Vingegaard s’y montre aussi très performant. Je pense que le Tour peut déjà se jouer dans la quatrième étape (en haute montagne, arrivant à Valloire en provenance d’Italie). C’est très difficile. L’étape des chemins blancs ? Je ne suis pas fan de ces balades en gravier ».

Le signe qu’il n’y croit plus pour le Tour de France…

Si la teneur des propos de Lefévère tend bien à confirmer qu’Evenepoel aura besoin d’un spécialiste des Flandriennes comme Alaphilippe, surtout qu’il y aura aussi des étapes promises aux bordures, le boss de la Soudal-Quickstep a ajouté un commentaire étonnant : « Ai-je parlé du Tour à Evenepoel ? Hier mardi, pour la première fois. Il a encore un compte à régler avec le Tour d’Italie… Il envisage même de combiner le Giro et le Tour. Mais avec la suite, les Jeux Olympiques par exemple, cela ne me semble pas la meilleure idée. Avant le Tour, nous devons établir un programmé équilibré. La combinaison Giro-Tour n’est pas encore exclue à cent pour cent, mais elle n’est pas recommandée ». Le projet d’Evenepoel d’un doublé Giro-Tour apparaît totalement fou. Si le champion belge vise la victoire au Tour de France, il serait hors de propos de s’aligner au départ du Tour d’Italie, lui qui a déjà du mal à encaisser la haute montagne sur trois semaines. S’il faisait de la sorte, il n’aurait aucune chance de remporter le Tour de France. A moins qu’il faille y voir le signe que Remco Evenepoel a d’ores et déjà renoncé à l’idée de viser la victoire au Tour de France en 2024, se considérant trop juste en haute montagne en l’état pour lutter avec Pogacar et Vingegaard. Et que dans ces conditions, il serait préférable de jouer la victoire au Giro…

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