A l’occasion de son retour à la compétition lors de la classique montagneuse du Mercantour, Thibaut Pinot n’a pas été en mesure de lutter pour la victoire, préférant travailler au service de David Gaudu. A un mois du départ du Tour de France, faut-il s’inquiéter du niveau de forme du leader de la Groupama FDJ ? Analyse.
Présent sur la classique du Mercantour, l’une des courses d’un jour en montagne dans l’hexagone, Thibaut Pinot a lâché dans les premiers kilomètres de la longue montée finale pour terminer 17ème à 8’42’’ du vainqueur Jakob Fuglsang. A un mois du départ du Tour de France, faut-il s’inquiéter du niveau du leader de la Groupama-FDJ, alors que l’autre leader de l’équipe, David Gaudu, a lui franchi la ligne en troisième position ?
Pied de la montée finale ⛏️ pic.twitter.com/FRRpTgKy2w
— Équipe Cycliste Groupama-FDJ (@GroupamaFDJ) May 31, 2022
Il finit avec Barguil et Vuillermoz
A priori, non. Même s’il est toujours préférable à un mois du Tour de confirmer une montée en puissance, Pinot revenait d’une période d’entraînement, donc il n’est pas inquiétant de le voir coincé un peu dans le final. Il convient d’ailleurs de constater qu’il termine avec deux autres coureurs de haut niveau eux-aussi en préparation pour le Tour, à savoir Warren Barguil et Alexis Vuillermoz. Le véritable test pour Pinot sera à l’occasion de sa prochaine course, qui devra marquer une vraie montée de son niveau de forme. Interrogé sur le site Cyclismactu.net, Pinot s’est d’ailleurs voulu rassurant : « Je pense que David était mieux que moi. Il n’y avait pas de mal de fatigue pour moi. Il me reste encore une journée d'entraînement demain à faire et après il faudra bien se reposer, et surtout surcompenser car je suis en plein dans ma préparation. Je ne suis pas trop inquiet. C'est dommage de louper la victoire, je pense que Fuglsang était très fort. On savait que David était très bien, il se sentait très bien, donc forcément on s'est sacrifiés pour lui. Je pense que j'étais le moins bien des quatre donc c'était à moi de me sacrifier en premier. On est à un mois du Tour donc il n'y a pas à s'affoler, et au pire si je suis en retard il y a encore le Tour de Suisse. » Une vision des choses d'ailleurs partagée récemment par Julien Pinot, frère et entraîneur du coureur de la Groupama-FDJ. « Je le sens sur une dynamique positive depuis le début de saison. Il a quand même vécu un an et demi compliqué sur la fin 2020 et toute l’année 2021. Cet hiver, il y avait encore quelques doutes mais, petit à petit, sur les quelques grosses échéances qu’on s’était fixées comme Tirreno, le Tour des Alpes et le Tour de Romandie, il est quand même ressorti avec toujours un peu plus de confiance à chaque fois. Il a surtout envie d’être acteur en montagne, de lever les bras. C’est un gagneur. C’est quelqu’un qui aime faire le spectacle, ne pas subir. Les efforts max faits sur Tirreno et le Romandie, au contact des favoris, sont de très bonnes valeurs. C’est rassurant pour moi, l’entraîneur, et pour lui. En 20118, 2019, 2020, il savait qu’il pouvait rivaliser avec les meilleurs. Là, on a moins de repères. Pogacar ou Roglic au top, c’est du très très haut niveau mais ça reste des athlètes qui ne sont pas forcément toujours au top. En 2014, lorsqu’il fait podium, les deux favoris étaient Froome et Contador qui n’avaient pas fini. En 2020, il était dans les favoris et n’était pas présent pour la victoire. C’est le vélo. Mais il a galéré pendant deux ans, ça peut lui amener de la motivation supplémentaire lorsqu’il sera en mesure de gagner. Il aura conscience que ces moments-là sont rares, riches et qu’il faut en profiter », confiait-il à l'Est Républicain. Pour le moment, pas d'inquiétude pour Thibaut Pinot.