Payée au SMIC, Marion Rousse raconte ses problèmes d'argent
Thibault Morlain -
Journaliste
Après s’être essayé à différents sports, Thibault se tourne vers une carrière de footballeur amateur. Au moment de faire un choix entre devenir footballeur professionnel et journaliste, les qualités ont fait pencher la balance d’un côté. Le voilà désormais au sein de la rédaction du 10 Sport, après un diplôme obtenu à l’Institut International de Communication de Paris.

Visage aujourd'hui du cyclisme féminin étant notamment directrice du Tour de France femmes, Marion Rousse était il y a quelques années de cela au coeur du peloton. Mais depuis, ce sport a bien changé, notamment en ce qui concerne l'aspect financier. La compagne de Julian Alaphilippe avait alors connu un monde totalement différent, l'obligeant même à devoir travailler au SMIC à côté du cyclisme.

Avant d'être consultante et directrice du Tour de France femmes, Marion Rousse était cycliste professionnelle, elle qui a notamment remporté un titre de championne de France en 2012. Mais voilà qu'entre le moment où la compagne de Julian Alaphilippe était professionnelle et aujourd'hui, il y a un écart incroyable. « J'étais dite "professionnelle", mais je n'en avais que l'appellation », reconnait d'ailleurs Marion Rousse sur Eurosport, expliquant que la grande différence se faisait notamment au niveau de l'argent.

« Il fallait que j'aille travailler pour gagner un SMIC »

Qu'il était difficile à l'époque pour Marion Rousse de gagner sa vie seulement en tant que cycliste. C'est ainsi qu'elle devait également travailler à côté. « J'ai connu le cyclisme féminin à une époque où je ne gagnais pas d'argent. J'étais dite "professionnelle", mais je n'en avais que l'appellation. Il fallait que j'aille travailler pour gagner un SMIC », a-t-elle reconnu lors de son interview. Ainsi, avec ce passé, Marion Rousse, en tant que directrice du Tour de France femmes, veut éviter que celles qui lui succèdent au coeur du peloton ne connaissent pas pareille situation.

« Que les filles puissent avoir un salaire, vivre de leur sport »

« Ma volonté, quand on a instauré le Tour de France Femmes avec Zwift, était que cela suive, que les filles puissent avoir un salaire, vivre de leur sport. L'enjeu était d'obtenir de la visibilité, grâce à la course la plus connue du monde. Avec le Tour de France, on parle à un public de connaisseurs, d'initiés… mais aussi à des gens qui ne regardent pas de vélo tout au long de l'année. Cette mise en lumière manquait au cyclisme féminin. On ne connaissait pas les championnes avant de profiter de cette formidable vitrine. Maintenant, il y a beaucoup plus d'argent dans les équipes, cela s'est structuré. L'équilibre financier reste précaire, mais cela n'a plus rien à voir. (...) Oui, on est toujours à 250 000 euros de primes au total. On ne voulait pas lésiner sur tout ce qui fait la beauté du Tour. Le Tour de France, c'est une course cycliste, mais aussi toutes les infrastructures qui vont avec : la caravane, qui est essentielle pour nous, le village-départ, qui n'existe pas sur les autres compétitions de cyclisme féminin etc. On voulait – et on veut toujours – avoir un standing digne de celui du Tour de France masculin, et, pour cela, on en a repris les codes. L'éventuelle augmentation des primes ne se fera pas au détriment de ce dispositif. Maintenant que la course grandit, je vais m'y pencher. J'aimerais que cela évolue, mais on ne peut pas aller plus vite, il faut qu'on soit pérenne », explique notamment Marion Rousse.

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