Alors que Remco Evenepoel va manquer tout le début de saison suite à sa lourde chute intervenue à l’entraînement au début du mois de décembre, Tom Dumoulin, l’ancien vainqueur du Giro, livre la stratégie que doit suivre le champion belge s’il veut remporter le Tour de France.
Depuis plusieurs semaines, Remco Evenepoel a entamé une course contre-la-montre après sa lourde chute intervenue à l’entraînement au début du mois de décembre, afin de pouvoir reprendre au plus vite sa préparation, alors qu’il est certain qu’il manquera tout le début de saison.
Jouer la gagne à Liège ? Un jeu dangereux dans la situation d’Evenepoel
A l’occasion d’un débat organisé par le média belge Sporza.be, Tom Dumoulin, l’ancien vainqueur du Giro aujourd’hui retraité, a évoqué le dilemme qui allait rapidement s’ouvrir devant le double champion olympique : doit-il tenter de revenir au plus vite pour jouer la gagne dans les classiques ardennaises ou prendre le temps de refaire une vraie préparation quitte à ne pas être au top au printemps ? Dumoulin a livré un avis tranché sur le sujet : « J'ai lu que Remco était indisponible 10 semaines : c'est beaucoup, mais ce n'est vraiment pas insurmontable. Cela ne devrait avoir aucune conséquence sur le Tour, peut-être pas non plus sur les classiques. Mais il manque maintenant à Remco une partie de sa base. Il serait sage de construire cette base avant de vraiment commencer à courir beaucoup. Si vous courrez avec très peu de fondement, vous pourrez certes surprendre et vous déchaîner. Quelqu'un d'aussi bon qu'Evenepoel peut, par exemple, gagner Liège-Bastogne-Liège. Mais si vous en faites une période de course chargée, vous emporterez ce manque de bases avec vous sur le Tour. De mon côté, je lui conseillerais de travailler en toute sérénité pour le Tour de France ».
« Sur le Tour, il sera l’homme le plus frais »
Compte tenu de l’objectif prioritaire d’Evenepoel, conquérir le maillot jaune, l’avis de Tom Dumoulin apparaît pertinent. Jonas Vingegaard a par exemple expliqué qu’il avait été pénalisé l’an dernier dans les cols par un manque de masse musculaire suite à sa longue hospitalisation au printemps. Hospitalisé en avril, Vingegaard n’avait pas eu le temps de redémarrer sa préparation à zéro et avait dû se concentrer sur son niveau de forme en vue du Tour sans travailler le fond. En prenant le temps de bien se préparer pour juillet sans se soucier plus que cela des classiques, Evenepoel évitera ce problème. Et pourra au passage bénéficier d’un avantage non négligeable, comme le souligne Dumoulin : « En tout cas, il sera l'homme le plus frais du Tour. Peut-être que c'est même une bonne chose pour passer à l’échelon supérieur : parfois, on fait un pas en arrière pour en faire deux en avant. J'espère que ce sera le cas avec lui ».