Marion Rousse : Un problème d’argent ?
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Directrice du Tour de France femmes, Marion Rousse a une grande responsabilité dans l'éclosion et la mise en lumière du cyclisme féminin. Ancien cycliste professionnelle, elle reconnaît d'ailleurs qu'elle aurait aimé voir de quoi elle était capable avec un salaire. Mais bien que les femmes aient désormais de meilleures conditions pour se distinguer dans le vélo, il existe toujours un problème d'argent.

Ancienne cycliste professionnelle, Marion Rousse n'a toutefois pas connu l'éclosion du cyclisme féminin. Une éclosion à laquelle elle a d'ailleurs largement participé grâce à son rôle de directrice du Tour de France femmes. Une épreuve à laquelle elle aurait aimé prendre part. « Je ne me demande pas pourquoi je n’ai pas connu à cette période, pourquoi moi je n’avais pas de Tour de France femmes. J’aurais aimé y participer, oui, savoir ce que je valais avec un salaire », reconnaît Marion Rousse dans une interview accordée à Ouest-France. Néanmoins, bien que les salaires soient désormais présents et plus importants dans le cyclisme féminin, l'argent pose toujours problème pour se développer.

Un problème d'argent sur le Tour de France femmes ?

C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles le Tour de France femmes ne dure qu'une semaine, contrairement à la Grande Boucle masculine qui s'étale sur trois semaines. Et Marion Rousse refuse de brûler les étapes : « On avait besoin du Tour femmes pour l’aspect médiatique. Le Tour parle à des initiés, mais pas seulement. Le développement du cyclisme féminin passait par là. On a vu les championnes à la télévision, ce qui faisait prendre conscience que ça valait le coup de regarder. Et, dans le même temps, il ne faut pas aller trop vite. En cinq ans, on a vu une évolution folle. Si on va trop vite, on ne sera pas prêt. Faire un Tour de France de trois semaines, je pense que les filles en sont capables, mais il n’y a peut-être pas l’homogénéité suffisante dans les équipes pour éviter les gros écarts ».

«Tout le monde n’est pas capable de passer ce cap au niveau des salaires»

Un avis partagé par Évita Muzic, coureuse chez FDJ-SUEZ et quatrième du dernier Tour de France. Elle estime que si la compétition ne dure pas trois semaines, c'est en partie à cause de l'incapacité de certaines équipes à suivre au niveau des salaires. « Je suis totalement d’accord. Physiquement, on pourrait en être capable et je pense, qu’à terme, deux semaines, ça pourrait être très bien. Trois semaines, il n’y aurait peut-être plus de suspense. Au niveau des équipes, tout le monde n’est pas capable de passer ce cap. Même au niveau des salaires, des structures et pour les autres courses. On pourra augmenter au fur et à mesure, mais il ne faut pas griller les étapes. Si on va trop vite, on peut se casser les dents et revenir en arrière », confie-t-elle auprès de Ouest-France dans une interview croisée avec Marion Rousse. L'argent est donc toujours le nerf de la guerre.

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