Alors qu’il était au fond du gouffre à la fin du printemps, hors de forme et marqué par son abandon sur chute lors du Tour d’Italie, David Gaudu est revenu de nulle part sur la Vuelta pour s’imposer en costaud lors de la troisième étape après avoir terminé sur le podium la veille. Une résurrection qui pourrait prendre sa source dans une décision prise il y a quelques semaines...
Lundi, à l’occasion de la troisième étape de la Vuelta, David Gaudu, le leader de la Groupama-FDJ, a créé la sensation en levant les bras en costaud à l’arrivée à Céres au sommet d’une montée assez roulante, devançant Mads Pedersen et Jonas Vingegaard rien que ça. Une victoire qui marque le grand retour du champion français, ancien 4ème du Tour de France et encore au fond du trou il y a quelques semaines après son abandon au Giro sur chute alors qu’il visait le classement général.
« Une grande et belle décision »
Après l’arrivée, le grimpeur breton ne cachait pas sa satisfaction dans des propos rapportés par cyclismactu.net : « C'est une surprise. Je pensais que cette étape était pour [Mads] Pedersen, mais l'équipe m'a dit ce matin que j'avais du punch et que je pouvais gagner aujourd'hui. Ils ont fait un excellent travail pour me placer aux premières positions toute la journée. Je suis très heureux et fier de gagner, pour l'équipe et pour moi. C'est tellement bon. Pedersen a lancé son sprint à 250 mètres de l'arrivée. Je suis revenu dans le dernier virage et j'ai tout donné jusqu'à la ligne. La saison a été très difficile. Je n'ai pas remporté une course du World Tour depuis le Critérium du Dauphiné 2022 où j'avais battu Wout van Aert. Maintenant, on peut ajouter Mads au sprint ! C'est un peu anecdotique, mais il y a beaucoup de points positifs à retenir ».
« L’aligner sur le Tour de France, c’était l’envoyer au casse-pipe »
Il y a quelques semaines, alors qu’il était programmé au départ du Tour de France, le staff de la Groupama-FDJ avait pris la décision de ne pas finalement retenir le grimpeur breton, hors de forme et encore trop marqué par sa désillusion du Tour d’Italie. Et s’il faut trouver une raison au grand retour de Gaudu, elle est bien dans ce choix courageux de l’équipe tricolore, comme le reconnaît Julien Pinot, l’entraîneur principal de la Groupama-FDJ dans les colonnes de L’Equipe : « Ne pas l’aligner au départ du Tour de France était une grande et belle décision, car c’était l’envoyer au casse-pipe. Ce n’est pas évident avec David. Au Tour de l’Ain (début août), il sortait d’un excellent stage en altitude avec d’excellentes sensations, il y allait pour emmagasiner de la confiance, et ça a été difficile pour lui. On est restés confiants, c’était obligé que le travail paye, il nous a fait confiance ».