Alors qu’il est apparu un ton en-dessous de Jonas Vingegaard et surtout Tadej Pogacar dans les cols du Dauphiné, Remco Evenepoel dispose bien d’une marge de manœuvre pour remporter le Tour de France, comme l’a affirmé l’ancien vainqueur du Tour 2012, Bradley Wiggins. Analyse d’un coup potentiellement gagnant.
A l’occasion du Dauphiné, Remco Evenepoel a reçu deux confirmations importantes : d’une part qu’il était toujours largement au-dessus de Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard en contre-la-montre, d’autre part qu’il leur était encore inférieur en montagne. A partir de là, quand bien même sa marge de manœuvre pour la victoire finale dans le Tour de France est réduite, elle n’est pas nulle pour autant et le double champion olympique pourrait bien avoir un coup à jouer.
« Il doit tirer parti d’un jeu de chat et de la souris entre Pogacar et Vingegaard »
A l’occasion d’un entretien accordé à Sporza, relayé par cyclismactu.net, Bradley Wiggins, vainqueur du Tour de France en 2012, a livré le plan de vol qu’Evenepoel devrait suivre selon lui pour le maillot jaune : « Remco Evenepoel est un coureur exceptionnel. Bien sûr, ce sera difficile, mais il a maintenant l'expérience de l'année dernière. Il sait qu'il peut tenir le coup pendant trois semaines [...] Evenepoel doit tirer parti d'un éventuel jeu du chat et de la souris entre Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard. Il doit tenir le plus longtemps possible dans les montées, puis profiter des contre-la-montre pour rattraper son retard. Il ne doit pas oublier qu'il dispose lui aussi d'atouts, comme le contre-la-montre. Les deux autres (Pogacar et Vingegaard) en sont jaloux. Quand il sera dans un bon jour, il pourra se mesurer à eux ».
Pourquoi l’écart en montagne ne sera pas aussi grand qu’en juin...
L’analyse de Wiggins apparaît tout à fait pertinente. Outre le fait de miser sur les chronos pour prendre du temps, Evenepoel doit profiter du marquage entre les deux favoris pour tenter des coups en anticipant en fonction des circonstances de course, que ce soit dans une étape vallonnée très rude laissant des ouvertures dans le final ou en montagne dans la descente d’un col, en misant sur le fait que les deux rivaux s’observent et lui laissent du champ. En d’autres circonstances, Evenepoel doit viser de minimiser les pertes en montagne. Depuis le Dauphiné, où il était de surcroit diminué par une allergie au pollen, le leader de la Soudal-Quickstep a d’ailleurs encore perdu du poids, apparaissant très affûté aux championnats de Belgique. L’écart dans les cols ne sera peut-être pas aussi flagrant en juillet qu’en juin...