Sélectionneur de l'équipe de France de cyclisme, Thomas Voeckler regarde avec grand intérêt l'évolution du grand espoir tricolore pour les Grands Tours, Paul Seixas, dont la première saison au plus haut niveau a ouvert tous les espoirs. Au point d'être aligné sur le Tour de France dès 2026, alors qu'il n'aura pas encore 20 ans ? Interrogé à l'occasion d'un entretien à cyclismactu.net, Voeckler livre son avis sur le sujet.
Si on a souvent espéré trop vite un successeur à Bernard Hinault et Laurent Fignon, capable de ramener le maillot jaune du Tour de France à Paris, occultant certaines insuffisances soit en montagne soit contre-la-montre qui allaient automatiquement limiter les meilleurs des prétendants à un strapontin sur le podium, il n'en va pas de même avec Paul Seixas. A 19 ans à peine, le jeune coureur de Décathlon-AG2R La Mondiale ne présente non seulement aucune faiblesse dans ces deux domaines mais il se montre déjà proche du niveau des tous meilleurs comme Pogacar et Evenepoel alors qu'il n'a pas 20 ans.
« Paul Seixas n’a pas beaucoup couru en 2025, mais chaque fois qu’il revenait, il était plus fort »
A l'occasion d'un entretien accordé à cyclismactu.net, Thomas Voeckler, sélectionneur de l'équipe de France, s'est exprimé au sujet de Paul Seixas : « Je sors un peu de mon rôle : j’adore le vélo et quand un talent pareil émerge, on rêve tous. Ce qui m’a marqué chez Paul, c’est sa progression physique. Il n’a pas beaucoup couru en 2025, mais chaque fois qu’il revenait, il était plus fort. Il a progressé en puissance, mais aussi dans sa manière de courir : toujours juste. Sa course des Mondiaux, sur un tracé aussi dur, lui a fait passer un cap mental. Ce que j’attends ? Pas des résultats. De la progression. Qu’il continue son chemin, qu’il gère les attentes et qu’il avance vers le plus haut niveau, sans brûler les étapes ».
Pas forcément d'accord avec Hinault et Guimard
Alors que le coureur est encore très jeune, doit-il se confronter dès l'an prochain au Tour de France ou commencer par un Giro ou une Vuelta ? Certains, comme Cyrille Guimard ou Bernard Hinault, estiment qu'il est trop tôt pour le Tour et qu'il est important d'aligner Seixas au départ le jour où il courra pour le gagner. Thomas Voeckler, de son côté, relativise l'enjeu : « Je ne me permettrais pas de répondre à la place de l’équipe. Ils ont des gens compétents pour ça. Mon avis, c’est que Giro, Tour ou Vuelta, ça ne changera pas sa carrière. On en parle beaucoup parce qu’on a envie de le voir sur le Tour, mais pour moi, l’enjeu est ailleurs. Ce n’est pas la participation à un Grand Tour en particulier qui fera sa future trajectoire ».