Alors qu’au sein de la Soudal-Quickstep, on se disait plutôt satisfait du parcours du Tour de France 2025 annoncé en début de semaine, du fait qu’il laissait des opportunités intéressantes à Remco Evenepoel, les médias belges, eux, portent un regard beaucoup plus négatif sur le tracé, qu’ils considèrent taillé pour Pogacar.
Après l’annonce du parcours du Tour de France 2025 à Paris mardi dernier, Patrick Lefévère, le manager général de la Soudal-Quickstep, avait plutôt exprimé sa satisfaction, indiquant que le profil était plutôt bon pour son leader Remco Evenepoel. Ce dernier avait lui-même noté que la première semaine, en forme de classique ardennaise quasiment tous les jours, pouvait lui permettre d’aller chercher le maillot jaune avant la haute montagne.
Cyclisme - Tour de France : Pogacar annonce là où ça se jouera https://t.co/csWLHnOxhf pic.twitter.com/BsPhWvtDPI
— le10sport (@le10sport) October 31, 2024
« Je ne vois pas où est le piège pour lui »
Mais au sein des médias belges, le son de cloche est bien différent. A l’occasion du podcast de la RTBF, On connaît nos classiques, deux journalistes belges ont exprimé de vives critiques au sujet du parcours, avec le même argument de départ, à savoir qu’il était taillé pour une victoire sans discussion de Pogacar. Rodrigo Bennkens a ainsi affirmé dans des propos rapportés par cyclismactu.net : « On lui déroule le tapis rouge. Je suis partagé entre enthousiasme et déception. Enthousiasme, car je pense que les dix premiers jours peuvent constituer un joli feu d’artifice, avec des coureurs belges capables de s’illustrer. Maintenant, la 2e étape peut très bien convenir à Pogacar aussi. Là où je suis un peu déçu, c’est que je me demande : qu’est-ce qui, dans ce Tour, va faire trembler le Slovène ? Quand on arrivera en montagne, avec quelqu’un qui grimpe le Plateau de Beille à 24 km/h de moyenne… Moi, je ne vois pas où est le piège pour lui. Il peut toujours se passer quelque chose, mais à la régulière et avec ce parcours-là, c’est tapis rouge. Après, il y a toujours l’incertitude de la course. Même si, comme je l’ai régulièrement dit ces derniers mois, je remets de plus en plus en question la glorieuse incertitude du sport face à Pogacar. C’est un Tour de France fait pour lui, fait pour qu’il ait même des secondes d’avance le matin du chrono de la 5e étape à Caen. Quand il a découvert tout cela depuis chez lui, il a dû être mort de rire ».
Tout dépendra du niveau de Pogacar par rapport à ses concurrents
Dans le même registre, Jérôme Helguers a analysé de son côté, dans des propos rapportés par cyclismactu.net : « Je suis toujours positif quand on découvre un parcours du Tour de France, car il y a cette forme d’excitation. Mais je pense que c’est un parcours parfait pour Tadej Pogacar. Après, comment créer un parcours qui ne soit pas parfait pour lui ? À moins de mettre deux ou trois chronos de 50 km, en fait, tout lui convient. Toutes les étapes de montagne arriveront au sommet. Aucune arrivée ne se fera après une descente dans la vallée, ce qui amène parfois un scénario de course différent. Quand on voit ce qui s’est passé l’été dernier avec les équipes de Pogacar et Vingegaard qui ont verrouillé toutes les arrivées au sommet, c’est dommage ». Le parcours est-il alors taillé pour Pogacar ? S’il n’y a certes pas d’étapes avec pavés ni de contre-la-montre par équipe, qui auraient pu le mettre en difficulté, le fait est que la première semaine très accidentée est propice à une instabilité chronique et à des scénarii inédits pouvant piéger le champion slovène. Après, il est tout aussi évident que si le leader du Team UAE arrive au Tour avec une supériorité sur ses concurrents aussi élevée que l’été dernier, il gagnera quel que soit le parcours…