Cyclisme - Tour de France : Peur du duo Vingegaard-Evenepoel, Pogacar bluffe-t-il ?
Alexandre Higounet

Après les premières escarmouches entre les trois prétendants au maillot jaune, tant du Dauphiné que du Tour de France, Tadej Pogacar a confié devant les micros qu’il allait désormais avoir un peu « peur » de ses deux rivaux Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel tant ils lui sont apparus forts. Info ou intox de la part du leader de l’équipe UAE Team Emirates ? Analyse.

Depuis le coup d’envoi du Dauphiné Libéré, qui voit les trois grands favoris du Tour de France s’affronter, à savoir Tadej Pogacar, Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel, les deux rivaux du champion slovène ont affiché un niveau de forme très intéressant, au point que ce dernier a avoué devant les micros qu’il allait désormais peut-être avoir peur.

« Quand Vingegaard a attaqué, j’ai dû dépasser ma limite pour reprendre sa roue »

Pogacar a ainsi déclaré, dans des propos rapportés par cyclismactu.net après la première étape : « Je ne m’attendais pas à gagner. J’étais prêt à aller directement dans le bus après l’arrivée, prendre une douche et profiter du reste de la journée… Mais ça ne me dérange pas d’être là ! Je n’avais encore jamais gagné sur le Dauphiné, donc je suis super heureux de m’imposer, surtout de cette manière. Ça rend la victoire spéciale pour tout le monde. Je peux déjà être satisfait de mon Dauphiné, mais je veux voir comment seront les jambes sur le chrono et dans les montagnes. Le contre-la-montre arrive vite, et on a vu à quel point Remco Evenepoel et Jonas sont forts. Maintenant, peut-être que je devrais avoir un peu peur vu leur niveau... L’objectif principal, c’est d’avoir le maillot jaune dimanche prochain. J’ai suivi les attaques dans la partie raide de la montée, puis Visma a vraiment tenté d’aller chercher la victoire d’étape, en attaquant avec tout le monde. Heureusement, j’avais de bonnes jambes, donc j’ai pu suivre. Jonas a mis la cerise sur le gâteau avec son attaque. Elle faisait mal, celle-là. Aujourd'hui, nous avons vu un Jonas un peu différent. Quand il a attaqué, j'ai dû dépasser ma limite pour reprendre sa roue ».

Pogacar n’exagère sans doute pas beaucoup...

Que penser des propos du leader de l’équipe UAE Team Emirates ? En est-il vraiment au point d’avoir « peur » du duo Vingegaard-Evenepoel, ou exagère-t-il sa crainte par bluff pour les inciter à se découvrir ? S’il est évident qu’il existe fatalement une part d’exagération dans le mot « peur » avancé par Pogacar, le fait est qu’il traduit tout de même le fond de sa pensée. A l’occasion des premières escarmouches du Dauphiné, Tadej Pogacar a en effet probablement réalisé que sa marge s’était probablement réduite sur ses deux adversaires. Lorsque Jonas Vingegaaard a lancé une attaque terrible après un moment de très forte intensité dans le final de la première étape, il n’a pas repris sa roue aussi facilement que cela. Quant à Evenepoel, il est rentré un kilomètre plus loin sur le trio Pogacar-Vingegaard-Van der Poel avec une aisance incroyable, alors que la bagarre faisait rage, ce qui tend à démontrer qu’il est lui aussi très fort, un point qui n’aura pas non plus échappé au Slovène.

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