Interrogé sur ce que l’on pouvait espérer de Julian Alaphilippe sur le Tour de France pour sa chronique sur cyclismactu.net, Cyrille Guimard, l’ancien boss de Bernard Hinault et Laurent Fignon, n’envisage pas qu’il y ait un changement majeur pour le double champion du monde par rapport à ces dernières années. Pourtant, plusieurs signaux forts ouvrent des perspectives très intéressantes pour le Français. Explications.
A l’occasion de sa chronique pour cyclismactu.net, Cyrille Guimard a été interrogé sur les perspectives de Julian Alaphilippe pour le Tour de France, alors qu’il sort d’un excellent Tour de Suisse, ponctué d’une cinquième place au classement général. Pour Guimard, cela ne change pas fondamentalement la donne : « On a vu du bon Julian sur le Tour de Suisse, où il a retrouvé un peu de hargne et de l'envie. Mais physiquement, il est quand même en dessous du Julian Alaphilippe il y a 3, 4, 5 ou 6 ans. Et je pense qu'aujourd'hui, le potentiel est toujours là. Mais qu'il a beaucoup de mal maintenant à supporter les hauts taux de lactate et de les supporter sur un certain nombre de minutes, tel qu'il pouvait le faire auparavant. Je pense que, sur ce plan là, le mental n'est plus là. Maintenant, il a tellement de talent que, s'il cible bien les étapes où il peut aller faire des numéros, il a la possibilité de lever les bras. Je le lui souhaite parce que c'est un très beau coureur, un très grand champion. Mais malheureusement, il est… Il y a l'expression qu'on utilise dans le cyclisme ou qu'on utilisait, c'est être sur le fil biais. Et je pense qu'il est un peu sur le fil biais ».
Même sur Liège-Bastogne-Liège, les signaux étaient là...
Que penser de l’analyse de Guimard ? Autant l’ancien boss de Bernard Hinault et Greg Lemond tape dans le mille lorsqu’il indique que le Français manque un peu de capacité à reproduire sur des périodes prolongées des efforts à intensité maximale, c’est apparu clairement lors de la campagne des classiques, autant son constat d’ensemble apparaît peut-être un peu trop pessimiste.
Une preuve irréfutable qu’Alaphilippe s’est rapproché de son meilleur niveau
Car Alaphilippe n’apparaît plus si éloigné désormais du niveau de ses meilleures années. Un élément en apporte la preuve : au Tour de Suisse, le double champion du monde a été capable de franchir la haute montagne avec des coureurs comme Joao Almeida ou Felix Gall, ce qu’on ne l’avait pas vu faire depuis au moins 5 ans. Quand on sait que le champion tricolore ne passe la montagne que lorsqu’il est à son top, comme lors du Tour 2019, cela laisse augurer de belles choses. De surcroît, si effectivement il lui a manqué un peu de capacité à maintenir une intensité maximale jusqu’au bout, Alaphilippe avait été l’un des seuls à rester pas loin de Pogacar dans la cote de la Redoute lors de Liège Bastogne Liège, et sans des crampes à 15 kilomètres de l’arrivée, preuve que son organisme n’avait plus l’habitude d’évoluer à ce niveau, il aurait terminé dans les 4 premiers. Tout cela permet de dresser un constat moins pessimiste que celui de Guimard. Les signaux tendent bel et bien à indiquer qu’Alaphilippe évolue aujourd’hui à un excellent niveau quand bien même il n’a pas eu de réussite cette saison. Et si la réussite lui sourit en début du Tour, lui qui vise la victoire sur la deuxième étape avec pourquoi pas le maillot jaune à la clé, alors de belles surprises sont à attendre...