A dix jours de Milan San Remo, tous les feux pourraient paraître au vert pour Tadej Pogacar, qui a une nouvelle fois survolé les Strade Bianche, après avoir facilement remporté le Tour UAE. Pourtant, le contexte pourrait s’avérer au final beaucoup moins favorable pour le leader du Team UAE. Explication.
Tadej Pogacar a lourdement chuté samedi à l’occasion des Strade Bianche, alors qu’il tentait de mettre la pression à Tom Pidcock dans une descente. Si la faute commise par le champion du monde peut laisser supposer un début de nervosité, plutôt inhabituel chez lui, à trop vouloir faire la différence rapidement alors qu’il restait encore de nombreux kilomètres et de nombreuses ascensions pour y parvenir, ses conséquences restent également à évaluer.
« Après une chute comme celle-là, vous n’allez pas me dire que tout est parti »
A l’occasion du podcast Wuyts et Vlaeminck sur Het Laatste Nieuws, Sven Vanthourenhout, l’ancien sélectionneur de l’équipe belge, n’a pas manqué de souligner que les conséquences physique de la chute, entre le traumatisme et les écorchures, ne devaient pas être sous-estimées alors que Milan San Remo se tient dans dix jours. Mais ce n’est pas tout.
Pogacar pourra-t-il descendre le Poggio à 120 % ?
Le journaliste Michel Wuyts a lui affirmé que le premier souci pourrait être d’ordre psychologique. Wuyts a ainsi détaillé : « Cela a aussi des conséquences psychologiques. Je suis encore un peu inquiet quant à la descente du Poggio. Vous n'allez pas me dire qu'une fois qu'on a fait une chute comme celle-là, tout est parti et qu'on n'hésite pas à s'attaquer à des virages similaires, en y allant encore plus fort dans le Poggio. Je pense que l’on gagne plus Milan San Remo dans la descente du Poggio que dans les 500 derniers mètres où il y a généralement un homme détaché ou un sprint. Alors, l'accident de Pogacar dans la Strade pourrait-il ruiner ses chances de remporter Milan San Remo ? Il y a un doute, oui ». Il apparaît clair que le plus gros problème pour Pogacar sera psychologique. A l’inverse d’un coureur comme Van der Poel, le champion slovène ne peut miser sur le sprint pour gagner, quand bien même il dispose d’une bonne pointe de vitesse. Face à de vrais sprinters, il n’a aucune chance. Dans ces conditions, il devra faire la différence dans la montée du Poggio, et surtout le dévaler à fond pour maintenir un écart suffisant en bas. Parviendra-t-il à le faire après sa gamelle des Strade Bianche ? Toute la question est là.