Quand bien même il n'a pas été en mesure de suivre Tadej Pogacar dans la terrible cote du Val d'Enfer, Remco Evenepoel a démontré toute sa force lors de la course en ligne des championnats d'Europe disputée sur un parcours dantesque dans les monts de l'Ardèche, écrabouillant ses compagnons à la poursuite du Slovène pour finir seul deuxième. De quoi lui donner des nouveaux signes encourageants en vue du Tour ? A priori oui...
Une nouvelle fois vainqueur de l'épreuve contre-la-montre des championnats d'Europe, une semaine après avoir concassé Tadej Pogacar lors du chrono des Mondiaux - à la différence que le Slovène n'y participait pas cette fois - Remco Evenepoel n'a pas caché en milieu de semaine qu'il attendait beaucoup de la course en ligne, disputée dimanche sur un parcours dantesque, empruntant les monts de la Faun-Ardèche-Classic. Le champion belge voulait un vrai duel contre Pogacar en étant à 100% de ses moyens, et sans incidents technique comme ceux rencontrés au Mondial au Rwanda.
« On aurait vraiment pu reprendre Pogacar »
Et il l'a eu. Décroché par Pogacar dans une montée du Val d'Enfer à plus de 70 kilomètres de l'arrivée, incapable de suivre le rythme terrible du champion slovène, Evenepoel pourrait-il avoir reçu la réponse qu'il attendait ? La réalité apparaît plus complexe. Parce qu'après l'épisode de l'envol du Slovène, le Belge a fait le match en un contre un, concassant ses partenaires en poursuite pour grignoter son retard. Interrogé à l'arrivée, le champion belge a lancé qu'il aurait été en mesure de reprendre Pogacar s'il y avait eu une meilleure entente dans le groupe de chasse, dans des propos rapportés par cyclismactu.net : « L'attaque de Pogacar ? C’était l’une des premières fois que j’ai pu répondre à l’attaque, mais celle-ci a duré un peu trop longtemps pour moi. J’ai dû lâcher sur la dernière partie raide avant de me remettre de cet effort. J’ai ensuite pu retrouver un bon rythme. Au sommet, l’écart n’était que de trente secondes, on n’avait donc pas complètement explosé. Malheureusement, la coopération dans le groupe de contre n’était pas optimale. C’était assez frustrant. À quatre dans les sections de vent de face et de vent de dos, on aurait vraiment pu le reprendre. Mais quand j’ai vu le manque d’aide, j’ai compris que ça allait être difficile. Serge Pauwels est donc venu près de moi pour me dire que je devais attaquer et qu’il y avait encore quelque chose à jouer, mais l’écart est globalement resté le même ».
« Je suis heureux d’avoir bien résisté et d’avoir pu lui mettre un peu de pression »
Evenepoel n'en démord pas, il y avait moyen de rebattre les cartes durant la course, sachant que Pogacar est longtemps resté à portée de fusil. Les faits ne lui donnent pas tort, d'autant qu'une fois qu'il a sorti ses compagnons de poursuite, le leader belge a plutôt mieux fini que son rival, quand bien même ce dernier a probablement un peu géré le final. S'il ne conteste pas la supériorité de Pogacar, Remco Evenepoel repart avec le sentiment qu'il se rapproche un peu de lui, trouvant la confirmation qu'il était venu chercher en vue de la saison prochaine et du Tour de France : « Le vainqueur a mérité sa victoire et j’ai fait ma course, je suis content d’avoir été dans le dur sans avoir été très loin derrière. De manière générale, je suis heureux d’avoir bien résisté et d’avoir pu lui mettre un peu de pression. Je me suis bien battu, c’est la place que je méritais. Ma course était belle, mais c’est dommage de finir encore deuxième, comme aux Mondiaux et aux Championnats de Belgique ».