S'il se montre régulièrement souriant avec ses coéquipiers, ses adversaires et les journalistes, offrant une personnalité tranquille, affable et bienveillante, Tadej Pogacar sait se transformer radicalement lorsque les circonstances l'exigent. Assurément l'un des secrets de sa réussite exceptionnelle.
A l'occasion d'une enquête publiée il y a quelques jours dans L'Equipe Magazine, le média s'est intéressé de prêt à la personnalité de Tadej Pogacar. Au-delà des capacités physiologiques exceptionnelles du Slovène, elle occupe une part importante dans sa réussite au sommet du cyclisme mondial.
« Quand il veut un nouveau vélo, il veut ce vélo pour tous ses équipiers »
Généreux et collectif, Pogacar a toujours su fédérer un vrai groupe autour de lui, comme en témoigne l'un de ses lieutenants, Tim Wellens : « Tadej est très reconnaissant, c'est une bonne personne. Mais que je sois là ou pas, c'est lui qui a les jambes. Même tout seul sur le Tour, il le gagnerait ». Même son de cloche chez le directeur sportif principal du Team UAE, Joxean Fernandez Matxin : « Quand par exemple, il veut un nouveau vélo, il veut ce vélo pour tous ses équipiers ».
« Le vélo, c'est comme lancer un dé »
Affable, décontracté et gentil au quotidien, le champion sait se transformer quand le départ de la course arrive, comme en témoigne Fernandez Matxin : « On est habitué à ne jamais le voir stresser. Il est marrant quand on est à l'hôtel, mais quand il entre dans le car, dans la compétition, boum ! Il appuie sur l'interrupteur. Il clique la lanière de son casque, il devient un tueur ». Un tueur alors capable de prendre le risque de tout perdre pour tout gagner, comme le raconte son équipier Pavel Sivakov : « Des fois, il peut avoir un plan mais, sur le moment, courir à l'instinct. C'est très imprévisible. Il a un peu une personnalité différente en course et en dehors. Par exemple, avant la dernière étape du Tour, il pleuvait, on pensait à la neutralisation des temps, et c'est tout. Une fois sur le vélo, il est quasiment allé gagner l'étape ». Une attitude que l'intéressé résume en un mot : « C'est comme lancer un dé. Qu'est-ce que j'ai à perdre tant que je donne le meilleur de moi-même ? ».