Lors de la retransmission de la deuxième étape de Tirreno-Adriatico sur Eurosport, Philippe Gilbert, dont la femme s’était vertement adressée à Marion Rousse sur les réseaux sociaux après la réponse de cette dernière aux critiques lancées par Patrick Lefévère à son intention et à celle de son compagnon Julian Alaphilippe, a répondu aux questions autour du champion français, dont il a été le coéquipier il y a quelques années chez Soudal-Quickstep. Son regard suscite forcément un grand intérêt.
A l’occasion de la retransmission de la seconde étape de Tirreno Adriatico, Philippe Gilbert, consultant pour la chaîne Eurosport, a été invité à s’exprimer sur le dossier Alaphilippe, et notamment sur les critiques publiques émises à l’intention du champion français par Patrick Lefévère, le manager général de la Soudal-Quickstep. Gilbert, qui a été le coéquipier du Français au sein de l’équipe Soudal-Quickstep, et qui connaît donc aussi bien Patrick Lefévère que l’histoire interne entre les deux hommes, apparaît en situation de livrer une analyse intéressante.
Cyclisme : Peut-on encore y croire pour Alaphilippe ? https://t.co/cHX2ZweWmi pic.twitter.com/UjNeVqlRCI
— le10sport (@le10sport) March 5, 2024
« Quand on tombe régulièrement, on a besoin d’une aide extérieur »
Philippe Gilbert a notamment indiqué : « Un beau bazar ces derniers temps pour Julian ? Oui. Après, il y a eu toutes ces chutes, et ce n’est pas idéal. Quand on tombe, ce n’est jamais facile, mais lui, il a enchaîné les chutes. J’ai cru voir qu’il était même tombé trois fois au Het Nieuwsblad, plus une au Strade Bianche une semaine après. Le corps a une mémoire, il enregistre les coups et les chocs, il lutte pour guérir, et c’est de l’énergie dont on ne dispose plus pour s’améliorer physiquement. Il y a aussi une perte de confiance. Quand on tombe régulièrement, on se pose la question. Est-ce que c’est moi qui ne suis plus capable de rouler aussi vite, d’être aussi précis à ce niveau ? L’appréhension s’installe et c’est là qu’un psychologue du sport doit intervenir. Dans ce cas-là, on a besoin d’une aide extérieure pour chasser cette appréhension. C’est aussi le travail de l’équipe de remettre l’athlète en confiance. Ce matin au micro, Julian a essayé de balayer les questions en parlant de son équipier Tim Merlier. Je pense que ce serait la meilleure chose qui pourrait lui arriver, de voir gagner Merlier afin qu’il puisse se retrouver un peu dans l’ombre pour récupérer et espérer retrouver rapidement des jours meilleurs ».
« Le type de communication de Patrick Lefévère ne se fait plus aujourd’hui »
Relancé sur la question du soutien de l’équipe et sur la dimension très discutable des critiques publiques de Lefévère là il aurait été préférable qu’elles restent en interne, Gilbert a répondu : « Tout le monde connaît Patrick Lefévère, il a toujours été comme ça. J’ai toujours vu, régulièrement, des réactions de Patrick. Je pense que c’est une manière de fonctionner qui marchait à une certaine époque. Quand on piquait le coureur là où il fallait, en lui disant ses quatre vérités, ça permettait de le fâcher et de provoquer la réaction du champion qui dit : « Je vais te montrer ». Souvent, l’orgueil des champions ressortait et on voyait les coureurs faire des numéros rapidement. Aujourd’hui, ce type de communication ne se fait plus, n’est plus acceptée, donc il y a certainement des erreurs. Mais je pense que Patrick est toujours à l’ancienne école, il utilise les techniques qu’il avait avant ».