Et si les championnats du monde disputés dimanche dernier au Rwanda, entre la chaleur étouffante et humide, le rythme incroyable marqué par une terrible bagarre à plus de 100 kilomètres de l'arrivée et un parcours XXL figuraient parmi les courses les plus dures de l'histoire ? Peut-être. Pour le jeune Français Paul Seixas, la course la plus dure de sa vie, assurément...
Quelques jours avant la course, Thomas Voeckler, le sélectionneur de l'équipe de France, l'avait annoncé, la course en ligne des Mondiaux au Rwanda allait être terrible, au point qu'elle pourrait se jouer sur la capacité à endurer la souffrance plus que sur les jambes : « Le parcours gomme-t-il l'aspect stratégique ? Oui, mais après, il y a des parcours comme ça. Glasgow, c'était même pire. Ici, je suis convaincu que l'état d'esprit plus que la tactique sera déterminant. Sauf si tout le monde a peur d'un coureur en plus du parcours, et qu'on attend de se faire étriper, je suis convaincu qu'on va aller dans quelque chose d'une autre dimension, à part. Ce sera une épreuve de force, de résistance, où on va envoyer bananer toutes les tactiques, où les mecs vont devoir être capables d'aller dans une dimension de souffrance, de mental, supérieure à l'adversaire. Dans la dernière heure, ce ne sera même plus une course de vélo ».
« Rien à ajouter, c'était absolument brutal »
Thomas Voeckler avait vu juste. Rendus encore plus difficiles par le rythme endiablé du peloton et une grande bagarre déclenchée à plus de 100 kilomètres de l'arrivée, ces championnats du monde ont été un voyage au bout de l'enfer pour le peu de coureurs à l'arrivée, à savoir 32... A tel point que la course pourrait figurer parmi les plus dures de l'histoire, comme a pu en témoigner Tom Pidcock qui décrivait : « C'était tellement dur. Pour être honnête, je ne me sentais pas très bien au départ. Puis j'ai repris le contrôle de la course, et j'ai ensuite complètement craqué. C'était une question de survie jusqu'à l'arrivée. Rien à ajouter, c'était absolument brutal ».
« Je suis rarement arrivé à un stade de souffrance comme celui-là »
Pour le grand espoir français Paul Seixas, à peine 19 ans et premier tricolore à l'arrivée avec la 13ème place, elle a assurément constitué un terrible baptême du feu du très très haut niveau sur une distance de 270 kilomètres. A l'arrivée, le Français a ainsi raconté, dans des propos rapportés par L'Equipe : « J'ai essayé de m'accrocher et de tout donner pour un Top 10. Je suis rarement arrivé à un stade de souffrance comme ça, c'était peut-être la course la plus dure de ma vie ».