Grande figure du cyclisme féminin en France, Marion Rousse avait décidé de prendre sa retraite à seulement 24 ans pour se concentrer sur ce rôle de consultante. Une décision radicale, qui avait principalement été motivée par le manque d'argent à l'époque dans le monde professionnel des femmes.
Dans un large entretien accordé à La Tribune en juin 2024, Marion Rousse retraçait le fil de sa carrière dans le cyclisme féminin. Une carrière qui avait pris fin prématurément, à seulement 24 ans, alors que l'actuelle directrice du Tour de France Femmes avait pourtant été sacrée championne de France sur route 2012. Mais les conditions financières de l'époque ne lui convenaient absolument pas, et Marion Rousse a donc sauté sur l'opportunité offerte par Eurosport dans un rôle de consultante.
« Je n'étais pas payée »
« La fin de ma carrière ? Pour deux raisons. J'étais à l'époque dans l'une des meilleures équipes du monde, et pourtant je n'étais pas payée. Je m'entraînais le matin, et l'après-midi je bossais dans une mairie en banlieue parisienne, au service événementiel. Seules cinq filles étaient rémunérées. C'est comme si on mettait aujourd'hui cinq professionnels dans le peloton du Tour et que les autres étaient des amateurs. Cette injustice m'a beaucoup agacée, d'autant plus que j'avais déjà une longue carrière derrière moi. Puis, lorsque j'ai été double championne de France chez les élites en 2012, j'ai été invitée par Eurosport pour raconter mon parcours. Ils ont aimé mon franc-parler, ma spontanéité. Et c'est à ce moment que ma vie a basculé », confie Marion Rousse.
« Ça ne s'était jamais vu ! »
Et elle semble très reconnaissante envers Eurosport de lui avoir proposé ce nouveau challenge qui a changé sa vie : « Je les ai trouvés très courageux de me proposer ce poste, car une femme qui parle de cyclisme masculin, ça ne s'était jamais vu ! Je reçois énormément de témoignages de jeunes filles qui souhaitent pratiquer le vélo. Si j'ai pu contribuer à changer les mentalités dans le milieu du sport, j'en suis très fière. Je pars du principe que quand tu mets des bonnes personnes à la bonne place, ce n'est plus une question de genre. Les mœurs ont heureusement beaucoup évolué en dix ans », poursuit Marion Rousse.