Alors qu'il caressait l'espoir de dominer une seconde fois Tadej Pogacar lors de l'épreuve en ligne des Mondiaux au Rwanda, après l'avoir concassé une première fois dans le chrono, ce qui aurait fatalement rebattu les cartes dans son esprit et aux yeux de tous dans l'optique du Tour de France, Remco Evenepoel s'est finalement fait - lui - laminer par le Slovène. Mais le champion belge n'en démord pas : il est bel et bien très proche de son niveau...
En dominant largement Tadej Pogacar lors du chrono des championnats du monde, allant même jusqu'à le rattraper à quelques encablures de l'arrivée, Remco Evenepoel a sans aucun doute débloqué certains complexes vis-à-vis de la supériorité du Slovène. Un événement loin d'être anodin en vue du Tour de France, que le champion belge rêve de gagner. Il espérait d'ailleurs une confirmation lors de l'épreuve en ligne, où s'il avait de nouveau concassé Pogacar, on aurait pu légitimement envisager que le vent soit en train de tourner.
Evenepoel se sentait au niveau de Pogacar
Mais il n'en a rien été, et Remco Evenepoel a dû subir la loi de Tadej Pogacar, qui l'a implacablement sorti de sa roue lors des 6 kilomètres d'ascension du Mont Kigali, à plus de 100 kilomètres de l'arrivée, pour s'envoler avec juste Juan Ayuso et Isaac Del Toro, avant qu'il ne les dépose à leur tour quelques kilomètres plus loin. Un moyen de mettre un gros coup sur la tête du Belge, de rabattre ses ambitions une bonne fois pour toute ? Visiblement pas.
« Sans cette malchance, je pense que j'aurais pu suivre Pogacar dans la montée »
En effet, après la course, Remco Evenepoel n'en démordait pas, il était au niveau de Pogacar, et seuls des incidents techniques au mauvais moment ont fait la différence, notamment dans la montée décisive du Mont Kigali, là où il a perdu la roue du champion du monde. Le leader de l'équipe de Belgique a ainsi déclaré, dans des propos rapportés par le Het Laatste Nieuws : « Deux événements se sont produits à des moments vraiment difficiles de la course. J'ai notamment heurté un trou juste avant le mont Kigali, ce qui a fait affaisser ma selle. À cause de cette position, mes ischio-jambiers se sont complètement contractés, ce qui m'a empêché de développer ma puissance. Après quatre heures de course, ça se ressent vraiment ». Ce problème de selle a généré une crampe, arrivée au pire moment selon lui : « Bien sûr, il y avait encore mieux à faire aujourd'hui. Pogacar a lancé son attaque juste au moment où j'avais une crampe. J'ai dû revenir deux fois en arrière, et c'était trop. Sans cette malchance, je pense que j'aurais pu le suivre dans la montée ». Si Pogacar espérait avec cette victoire éclatante étouffer d'entrée la nouvelle confiance du Belge, il n'en sera visiblement rien.