Cyclisme : L’équipe de Pogacar en défense après l’erreur tactique du siècle
Alexandre Higounet

Après avoir mené une stratégie de défense de son maillot rose désastreuse lors de la dernière étape de montagne, Isaac Del Toro a perdu le Tour d’Italie à un jour de l’arrivée. Après la course, l’équipe UAE et son coureur ont tenté d’expliquer le pourquoi de cette tactique complètement à l’envers...

Leader du Giro à deux jours de la fin, Isaac Del Toro, le grand espoir mexicain de la formation UAE Team Emirates, a perdu le maillot rose lors de la dernière étape de montagne, refusant de chasser derrière le troisième Simon Yates pour ne pas prendre le risque d’être contré par le deuxième Richard Carapaz, dont il estimait qu’il allait forcément rouler pour défendre sa deuxième place, oubliant qu’il lui fallait surtout défendre son maillot de leader...

« Isaac a couru à la limite aujourd’hui, il a failli exploser »

Après la course, au sein de l’équipe UAE, on a tenté de justifier ce choix tactique. Joxean Fernandez-Matxin, le directeur sportif principal, a lui évoqué un niveau physique limite pour le jeune Mexicain, dans des propos rapportés par cyclismactu.net : « Isaac a couru à la limite aujourd’hui. Il a toujours essayé de limiter les attaques de Carapaz, mais à un moment donné, il a failli exploser. Aujourd’hui, nous avons couru comme d’habitude, notre plan était d’imposer un rythme régulier au Finestre, mais l’équipe EF a commencé à rouler fort tout de suite. A partir de là, la course est devenue un défi en un contre un entre les trois meilleurs coureurs de ce Tour ». Une explication pas forcément convaincante quand on voit comment Del Toro a résisté à toutes les attaques de Carapaz.

Del Toro persiste dans l’erreur...

Si Mauro Gianetti, le manager de l’équipe, a préféré insister sur les jambes exceptionnelles de Simon Yates pour expliquer la perte du maillot rose, Isaac Del Toro a tenté lui aussi de justifier son choix tactique, comme relayé par cyclismactu.net : « Simon Yates a été le plus intelligent, et chapeau à Visma, parce qu’ils ont vraiment bien joué, avec aussi Van Aert à l’avant. Ils ont fait grandir l’écart très rapidement dans la vallée. C’était très bien joué tactiquement de la part de son équipe. Au début, il y avait juste cette pression : Carapaz voulait faire exploser tout le monde, et je l’ai laissé faire pour voir s’il pouvait vraiment nous lâcher. Mais au final, il ne pouvait pas, et Simon est revenu. Je pensais que je pouvais rester avec eux, mais je devais aussi surveiller Carapaz, parce qu’il est proche de moi au classement général. Mais quand Simon commence à gagner du temps, qu’il est 3e et que Richard est 2e, c’est à Richard de le suivre, juste pour rester 2e. Après, s’il ne veut pas suivre ou qu’il hésite, chacun met la pression à l’autre, et voilà. J’avais 1 minute 20 d’avance sur Simon, je pouvais le laisser partir et ensuite travailler avec Richard. Parce qu’au final, c’était mieux pour nous deux de collaborer. Mais c’est allé autrement. Quand Yates a pris une minute, j’ai dit à Richard que c’était le moment, que s’il voulait m’aider c’était bien, mais que je ne voulais pas rouler tout seul pendant que lui, à la fin, pourrait juste me passer et gagner le Giro. Il m’a dit : ‘’Non, parce que toi, tu ne m’as pas aidé quand il y avait 20 secondes d’écart’’, et j’ai répondu ‘’OK’’ ».

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