Alors que la jeune génération prend le pouvoir sur le cyclisme mondial, aucun jeune Français ne semble émerger. Pour Bernard Hinault, le clan tricolore n'a toujours pas trouvé son grand champion.
Tadej Pogacar a succédé à Egan Bernal au palmarès du Tour de France. Le Slovène est ainsi devenu le deuxième plus jeune vainqueur de la Grande Boucle, devancé seulement par la victoire d'Henri Cornet en 1904. Le coureur d'Ineos figure également en belle position puisqu'il est quatrième de ce classement. Les jeunes coureurs prennent l'ascendant dans les pelotons. Surtout, parmi cette nouvelle génération, des coureurs à l'ancienne émergent. Wout van Aert a montré pouvoir installer un énorme rythme en haute montagne et gagner des sprints massifs lors du dernier Tour de France. Mathieu Van der Poel, son grand rival, est du même acabit, polyvalent malgré des aptitudes différentes.
« La France n'a pas de champion extraordinaire »
Et c'est cette polyvalence que Bernard Hinault ne retrouve pas en France. « Nous n’avons pas le champion extraordinaire comme l’ont d’autres pays aujourd’hui. Il faudrait qu’un jeune arrive, qu’il ait 18 ans et qu’il soit déjà dans la grande classe. C’est ça que l’on n’a pas et c’est dommage. On n’a pas de coureur capable de rouler, de grimper et à l’occasion de faire un sprint. On n’a pas le champion qui sort du lot avec des capacités exceptionnelles, comme c’est le cas en Belgique avec Remco Evenepoel. C'est le champion qui sort de l’ordinaire, comme l’était Merckx quand il est arrivé », a expliqué le dernier vainqueur français du Tour de France dans Bistrot Vélo sur Eurosport. Et pour cause, les tricolores comptent de grands coureurs mais chacun sur son terrain. Thibaut Pinot et Romain Bardet sont de grands grimpeurs, quand Arnaud Démare s'inscrit dans la pure tradition des sprinteurs. A défaut de « champion extraordinaire », la France a tout de même retrouvé un champion du monde : Julian Alaphilippe. Pas si mal.