A l'occasion des championnats d'Europe disputés en France, Remco Evenepoel a obtenu la confirmation qu'il s'approchait lentement du niveau de Tadej Pogacar, ou en tout cas a minima qu'il avait légèrement réduit l'écart le séparant du Slovène. Mais pour vraiment rivaliser avec lui, notamment dans la perspective du Tour de France, il lui reste une équation à résoudre. Pas la plus simple...
Depuis qu'il a concassé Tadej Pogacar lors du contre-la-montre des championnats du monde au Rwanda, Remco Evenepoel semble avoir brisé quelques tabous, comme s'il considérait désormais que le champion slovène n'était plus inaccessible. Le Belge en a cherché la confirmation lors de l'épreuve sur route du Mondial, mais les incidents techniques qu'il a subis au pire moment de la course ne lui ont pas permis de lutter. Aussi, Evenepoel visait-il les championnats d'Europe disputés hier dimanche, là aussi sur un parcours très exigeant et sélectif, pour se conforter dans l'idée qu'il pouvait désormais lutter avec le quadruple vainqueur du Tour de France.
« C’était l’une des premières fois que j’ai pu répondre à l’attaque de Pogacar, mais celle-ci a duré un peu trop longtemps pour moi »
S'il ne l'a pas eue, perdant le contact avec Pogacar dans la montée du Val d'Enfer à 70 kilomètres de l'arrivée, Remco Evenepoel en est au moins ressorti avec la sensation qu'il s'était rapproché de son niveau, comme il l'a indiqué à l'arrivée dans des propos rapportés par cyclismactu.net, arguant qu'il aurait pu rentrer sur lui et faire le match s'il y avait eu une vraie entente dans le groupe de poursuite : « L'attaque de Pogacar ? C’était l’une des premières fois que j’ai pu répondre à l’attaque, mais celle-ci a duré un peu trop longtemps pour moi. J’ai dû lâcher sur la dernière partie raide avant de me remettre de cet effort. J’ai ensuite pu retrouver un bon rythme. Au sommet, l’écart n’était que de trente secondes, on n’avait donc pas complètement explosé. Malheureusement, la coopération dans le groupe de contre n’était pas optimale. C’était assez frustrant. À quatre dans les sections de vent de face et de vent de dos, on aurait vraiment pu le reprendre. Mais quand j’ai vu le manque d’aide, j’ai compris que ça allait être difficile. Serge Pauwels est donc venu près de moi pour me dire que je devais attaquer et qu’il y avait encore quelque chose à jouer, mais l’écart est globalement resté le même ».
« Cette course sera une bonne base à analyser cet hiver »
Pour autant, Remco Evenepoel a reçu une autre confirmation, celle qu'il lui manque encore une grande équation à résoudre pour être en mesure de concurrencer Tadej Pogacar, notamment dans l'optique du Tour de France : être capable de digérer les changements de rythme et les attaques du Slovène dans les ascensions. S'il a le coffre pour résister au pressing de Pogacar sur la durée, Evenepoel doit progresser quand la route s'élève. Le Belge se sent progresser, mais pas encore assez, comme il l'a indiqué dans des propos rapportés par L'Equipe : « C'est l'une des premières fois depuis longtemps que j'arrive à suivre l'une de ses attaques. Si j'avais tenu trente ou quarante secondes de plus sur l'attaque, j'aurais peut-être pu suivre car c'était plus plat ensuite. Mais je pense qu'il le savait. (...) Au final, c'est même plus que sur une minute d'effort. On avait déjà commencé à se bagarrer avant, donc c'est plutôt au bout de quatre ou cinq minutes que j'ai lâché. On a déjà essayé de le travailler cet été, mais on n'avait pas assez de temps. Cette course sera une bonne base à analyser cet hiver. Je vais changer d'équipe, donc ce sera à eux d'étudier ça ». Dans l'optique du Tour de France, cela apparaît en effet indispensable.