Alors que l’excellente condition qu’il a affichée à l’occasion des deux grandes classiques canadiennes lui permettent d’espérer un bon résultat lors des championnats du monde à Zurich, Julian Alaphilippe n’aura cependant qu’une réelle carte à jouer s’il veut lever les bras face à Pogacar et Evenepoel. Analyse.
Julian Alaphilippe pouvait se montrer satisfait au terme de son week-end canadien, il a clairement affiché un niveau de forme compatible avec le fait d’être dans le match dans quinze jours à l’occasion des championnats du monde. Dans les colonnes du Het Laatste Nieuws, le Français ne s’en cachait pas : « Mon timing est bon. J’ai travaillé dur sur le Tour de Grande Bretagne et j’avais de bonnes sensations au Canada. A Montréal, on ne finit pas troisième par hasard, la course est trop difficile pour ça. Quand Pogacar est parti, il a immédiatement creusé un gros écart. Tout le monde était au maximum à ce moment-là. Nous avons commencé à rouler derrière lui avec plusieurs équipes, dont Visma, et j’ai pensé un moment que c’était possible, mais nous ne sous sommes pas rapprochés ».
Cyclisme - Alaphilippe : « Pogacar, je l’attends avec impatience » https://t.co/8aw3fFqQsc pic.twitter.com/HLl3u4gfnD
— le10sport (@le10sport) September 16, 2024
« Ce n’était pas possible de suivre Tadej »
Très motivé en vue des Mondiaux, le double champion du monde français a pu noter une nouvelle fois au Canada qu’en grande forme, Pogacar était injouable à la pédale, comme il l’a indiqué dans des propos rapportés par cyclismactu.net : « Dans le final, c'était à moi de jouer avec aussi Ilan van Wilder. C'était très compliqué de suivre le tempo des UAE dans l'avant-dernière ascension, j'ai donné mon maximum mais ce n'était pas possible de suivre Tadej. Puis je me suis reconcentré et je suis content de faire 3e, c'est la première fois ici ». L’Américain Matteo Jorgenson, qui a explosé après avoir tenté de suivre Pogacar lors de son offensive, a pu le constater de visu, comme il l’a indiqué à cyclingnews.com : « J’ai essayé de suivre Pogacar dans la cote à deux tours de l’arrivée et ça m’a ruiné les jambes. Mais pour moi, cela valait le coup d’essayer parce que c’était le seul moyen de gagner, d’essayer de le suivre ».
Jorgenson à Montréal, l’exemple à ne pas suivre
Et si justement c’était l’inverse ? Et si la seule façon d’essayer de gagner la course n’était pas de suivre Pogacar ? Et si pour gagner, il fallait surtout éviter de se retrouver dans cette situation de lutte à la pédale ? A l’analyse, si Julian Alaphilippe devait jouer une carte au Mondial, ce serait d’anticiper, en partant dans un contre à une cinquantaine de kilomètres de l’arrivée en tentant de profiter du marquage entre Pogacar et Evenepoel, pour idéalement rejoindre un groupe d’échappées « matinaux » dans lequel la France aurait placé un ou deux costauds. S’il devait exister un scénario gagnant pour le Français, il ne serait sans doute pas loin de celui-là.